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Derrida, judaïsme, judéités                     Derrida, judaïsme, judéités
Sources (*) :              
Jacques Derrida - "Séminaire 1997-98 "Le parjure et le pardon" Volume 1", Ed : Seuil, 1997, p78

 

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La question juive s'impose à nous, elle est de notre temps et de tous les temps, de façon ni fortuite ni conjoncturelle

   
   
   
               
                       

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Jacques Derrida fait cette déclaration au début de la deuxième séance de son séminaire Le parjure et le pardon (26 novembre 1997), après avoir consacré l'essentiel de la première séance à Vladimir Jankélévitch, qui refuse tout pardon pour la Shoah, et avant de parler de la pièce de Shakespeare Le marchand de Venise, où Shylock refuse lui aussi tout pardon à Antonio. Selon Jankélévitch, la volonté d'extermination des Juifs pendant la Shoah suppose (de la part des nazis) "un mouvement de haine singulier, exceptionnel, incomparable, à l'égard d'une existence, l'existence du Juif, en tant que celle-ci est ressentie comme un "inexpiable" péché d'existence" (p62). Une telle haine à l'égard d'une victime a priori coupable du simple fait d'exister est (toujours selon Jankélévitch) inexpiable, impardonnable. Aucun pardon d'aucune sorte n'est possible, ni conditionnel ni inconditionnel. Dans la séance suivante, Derrida s'intéresse à l'"extraordinaire pièce de Shakespeare" qu'il ne peut malheureusement pas analyser ce jour-là en détail. [Il le fera un an plus tard, en novembre 1998, quand il déclarera aux Assises de la Traduction Littéraire que "ce qui est dû à Shylock, c'est l'insolvable même"]. Dans la pièce Shylock déclare qu'il ne peut pas pardonner à Antonio, à cause de son serment. Il a fait un serment au ciel, une alliance qui l'oblige à exister en tant que Juif, et rien ne peut briser ce serment. En rupture avec l'économie usuelle du pardon, il n'accepte aucune transaction. On touche en ce lieu à un certain fond, fond sans fond, à la mesure de tous les temps écrit Derrida (p83). C'est la question de l'alliance, une alliance au-delà de la loi.

Le Juif Shylock face au chrétien Antonio dans le film de Peter Felner, Le Marchand de Venise (1927).

 

 

Dans la pièce de Shakespeare, les chrétiens n'appellent presque jamais Shylock par son nom. Ils l'apostrophent en disant Juif! Il est pour eux "le juif", l'incarnation d'une figure symbolique, d'une chose que la pièce dans son ensemble cherche à nommer mais qui résiste, se soustrait à cette nomination. Cette chose, la chose juive, est, dit Derrida, de notre temps et de tous les temps. Si elle s'impose à lui, ce n'est sans doute pas de façon fortuite et conjoncturelle (p78). Pourquoi faudrait-il encore des personnes qui tiennent absolument à exister en tant que Juifs ? c'est à cause des repentances en cours, aujourd'hui (vers la fin du XXème siècle). À une époque où l'économie circulaire domine, la question de la livre de chair se pose avec acuité. Il faut encore citer, resituer et interpréter Le Marchand de Venise.

 


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