Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, serment, parjure                     Derrida, serment, parjure
Sources (*) :              
Jacques Derrida - "Séminaire 1997-98 "Le parjure et le pardon" Volume 1", Ed : Seuil, 1997, p81

 

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Le serment est la transcendance même, un lien dans la langue humaine que celle-ci ne peut pas défaire, un engagement qu'il n'est pas en son pouvoir de délier

   
   
   
               
                       

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Cette formulation abrégée est reprise du commentaire fait par Derrida d'un passage de la pièce de Shakespeare, Le marchand de Venise. Pour se justifier devant le doge, Shylock dit (traduction de Jacques Derrida : "Un serment! Un serment! J'ai un serment au ciel! / Mettrai-je le parjure sur mon âme? / Non, pas pour tout Venise. (et plus loin :) Je jure sur mon âme / qu'il n'est au pouvoir d'aucune langue humaine / de m'ébranler [, de me faire changer, de m'altérer]. Je m'en tiens [à mon engagement,], au contrat, à la promesse solennelle". Shylock ne peut pas revenir sur le serment antérieur. Il a juré, et il réitère son serment. Il affirme et il jure qu'il lui est impossible de se parjurer. Cela (dit-il) ne repose pas sur sa décision, mais sur l'essence même du serment : une fois proféré dans la langue, il est définitivement installé, et la langue humaine ne saurait le défaire. Derrida précise : la langue humaine en tant que telle. Le serment porte au-delà de l'homme. Il n'est pas ou pas seulement humain : il est aussi divin.

Un peu plus tard, pourtant, Shylock se parjurera. Mais il a quand même raison : un parjure trahit le serment, mais ne l'efface pas. Le parjure crée une rupture, une faute, une culpabilité, mais il reste indissolublement lié au serment.

Shylock dans le film de Michael Radford Le Marchand de Venise (2004), au moment où il prononce la phrase : I have an oath on heaven.

 

 

À propos de l'engagement irrévocable créé par un serment, Jacques Derrida parle de transcendance. S'engager, jurer, c'est renvoyer à la garantie ou à la légitimité d'un "autre", d'une instance extérieure, supérieure, transcendante. Cette logique opère aussi pour le pardon. Un pardon gratuit, consenti sans contrainte ni obligation, c'est l'acte d'un souverain dont le pouvoir est absolu, au-dessus des lois. Le serment comme le pardon, la prière ou la bénédiction suppose une alliance avec une instance dont on peut dire qu'elle est plus élevée, plus haute, supérieure, spirituelle. On peut nommer Dieu cette instance. Elle est ressentie comme devoir, obligation. Il faut acquiescer, obéir sur le mode de la grâce, sans contrepartie.

 


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