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Derrida, le pardon                     Derrida, le pardon
Sources (*) :              
Jacques Derrida - "Séminaire 1997-98 "Le parjure et le pardon" Volume 1", Ed : Seuil, 1997, p42

 

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Là où, dans l'histoire, le pardon paraît finir, là où il paraît impossible (le mal radical, les génocides, la Shoah), commence la possibilité du pardon comme tel

   
   
   
               
                       

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Quand le crime est trop grave, quand il est monstrueux, inhumain, alors il n'est plus question de pardonner, le pardon n'est plus à la mesure de l'humain. Selon Vladimir Jankélévitch, à partir de la Shoah, l'histoire bascule. Un événement unique, exceptionnel, donne à penser. La possibilité historique du pardon s'efface. Le peuple allemand n'a pas demandé pardon. Il ne s'est pas mortifié, il ne s'est pas repenti, il n'est pas désespéré, il n'a pas cherché la réconciliation. Au contraire, il s'est rétabli et enrichi. Et même si certains Allemands l'ont fait ou l'auraient fait, ce ne serait pas à la hauteur : le pardon est mort dans les camps de la mort. En général, pour pardonner, l'éthique courante ne suffit pas, c'est une éthique hyperbolique qui est exigée, une éthique au-delà de l'éthique. Dans le cas de la Shoah, selon Jankélévitch, même cette éthique ne suffirait pas; mais selon Derrida, là où justement le pardon paraît finir, c'est cette éthique-là qui commande "d'accorder le pardon là où celui-ci n'est ni demandé ni mérité, et même pour le pire du mal radical, le pardon ne prenant son sens et sa possibilité de pardon que là où il est appelé à faire l'im-possible et à pardonner l'im-pardonnable" (p41). Le "pardon comme tel, s'il y en a", prendrait son origine dans l'impardonnable, l'inexpiable. Le pardon ne faisant plus aucun sens, là où il n'y a plus de possibilité ni de punir ni de se venger, là où surgit un sentiment d'impuissance devant l'irréparable, alors la logique de l'exception entre en jeu. Une exception infinie fait écho à un mal infini. Quand il n'y a plus de tête-à-tête possible entre la victime et le coupable, même pas par l'intermédiaire d'un tiers, on se retire de la scène du droit, de la repentance ou de l'expiation. La monstruosité du mal radical ne peut se mesurer qu'à une mesure sans mesure, une inhumanité.

S21, la machine de mort khmere rouge (Rithy Panh, 2002). Dans cet espace aujourd'hui complètement vide, les corps étaient amassés.

 

 

Dans le lieu où l'histoire du pardon s'est arrêtée à jamais, il ne peut y avoir ni pardon authentique, ni travail du deuil. Aucune identification à l'autre n'est possible, aucune réparation. La vérité du pardon est annulée d'avance (p61). Alors l'histoire s'interrompt, elle plonge dans l'abîme d'une blessure infinie. C'est la zone de l'hyperbole, de l'aporie, du paradoxe, où l'événement peut arriver.

 


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