Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, la vie, la survie                     Derrida, la vie, la survie
Sources (*) : Derrida, l'hymen               Derrida, l'hymen
Jacques Derrida - "Parages", Ed : Galilée, 2003, pp200, 203 - Survivre

 

Un ete a la campagne (Anonyme, 1926) -

Derrida, Blanchot

La "vie plus que la vie", c'est prendre sur soi une force trop grande, incapable d'être ruinée par rien, acquiescer à cette Chose : l'"arrestance" d'un autre hymen

Derrida, Blanchot
   
   
   
               
                       

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Dans le livre signé par Maurice Blanchot, l'Arrêt de mort, il y a un narrateur masculin (celui qui dit "je"), et deux récits distincts, qui ne se recoupent pas, tous deux organisés autour d'un personnage féminin : J. (premier récit), N. (Nathalie, second récit). Dans chaque récit, le narrateur dit "Viens", et d'une certaine façon, le personnage féminin dit "Oui". Le "Viens" est donc répété (viens viens), et le "0ui" aussi (oui oui). Dans les deux cas, l'"arrêt du mort" du personnage féminin est prononcé. Quand Derrida prend lui-même la parole, le narrateur devient "il"."Il les aime, il les aime mortes. Il aime les voir. Il aime à les voir. Il aime les voir mortes. Il aime à les voir mortes. Mais elles sont mortes dès qu'il les voit" (p192). Ces deux femmes, dit Derrida, sont séparées par le narrateur dans deux récits hétérogènes. Pour chacune, l'autre est tout autre. Quand l'une vit, l'autre meurt, Symbiose et synthanatose se conjoignent. C'est alors que Derrida, à sa manière, entre dans le récit. C'est lui qui dit "Je" quand il qualifie de "double hymen" le double "Viens" et le double "Oui". Les deux mortes, revenantes, survivantes, c'est lui (Derrida) qui prend l'initiative de les allier. Ce ne sont pas les mêmes, mais toutes deux sont liées au narrateur par un double bind (Tu es vivante, tu es morte, je te laisse vivre, je te laisse mourir). Les deux récits disjoints se conjoignent (double invagination). Toutes deux, par une contresignature, signifient au narrateur, qui est un survivant, son arrêt de mort.

Quand Derrida intervient dans le récit, il imagine la chose à la fois la plus désirable et la plus terrifiante pour le narrateur : l'hymen entre les deux femmes (p197). Qu'arrive-t-il si J. et N. se rencontrent? C'est Derrida qui avance l'hypothèse et qui répond : un triomphe de la vie, affirmation d'une autre alliance dont le narrateur ne dit rien, la rupture d'une interruption entre deux textes qui, pour lui, est aussi le pire.

 

 

Deux femmes, unies sans la présence du narrateur, sans la contrainte [phallique] de la reproduction de la vie et de la mort. C'est le "Je" du narrateur, entre elles, qui est annulé. "Elles sont tout autres, et elles s'aiment, elles s'unissent et s'appellent : Viens". Rien n'autorise, dans une lisibilité "normale", cette folle hypothèse, cette lecture illégitime, cet improbable ajointement par le lecteur de deux récits séparés par le signataire : "L'une avec-sans l'autre" (p198). Il se pourrait que, dans le texte, les deux voix se téléphonent, brouillant la séparation décidée par l'auteur - narrateur. Aucune école, aucune académie, aucune institution n'autorise cette "déconstruction" du corps narratif. C'est donc Jacques Derrida qui se laisse aller à une projection fantasmatique, c'est lui qui prolonge la fable de Blanchot, du fond d'une crypte d'où il dit "qu'elles s'aiment, se rencontrent, s'unissent selon l'hymen" (p199). Cette rencontre que le narrateur "désire comme la mort qu'il se donnerait", c'est ce que Jacques Derrida, par ailleurs, appelle "la vie plus que la vie". Dans les dernières pages de L'Arrêt de mort (p124), Blanchot parle de sa "responsabilité invisible", de son acquiescement, son abandon sans limite qui libère "une puissance superbe, sûre d'elle-même" : la victoire sur la vie. Cette victoire-là, ce triomphe au-delà de la vie que visait aussi Shelley, c'est une Chose qu'on ne peut entendre que comme un reste. Ce reste, qui ne s'arrête pas, est frappé d'arrestance (néologisme derridien) : rien ne peut le ruiner. Eternellement, on lui dit "Viens" (dernière ligne du texte de Blanchot). C'est une vie, survivante, qui n'est plus affectée par l'opposition de la vie et de la mort. Quand les deux femmes, chacune vive-et-mort, s'unissent, en un lieu secret, quand elles échangent un "oui" qui ne répond à rien d'autre qu'à un autre "oui", alors intervient ce que Derrida nomme le "oui, oui, oui!" : une survie neutre, un "il y a" qu'on peut dire, peut-être, étranger au langage.

 


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