Derrida
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de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
"Nous nous devons à la mort"                     "Nous nous devons à la mort"
Sources (*) : Derrida, la photographie               Derrida, la photographie
Jacques Derrida - "Demeure, Athènes - Photographies de Jean-François Bonhomme", Ed : Galilée, 2009, pp55-56

 

Photo n¡30 - J-F. Bonhomme -

Derrida, la mort

Pour protester contre la sentence "Nous nous devons à la mort", il faut laisser en suspens un regard, une inscription ou une oeuvre qui ignore à jamais cette comparution

Derrida, la mort
   
   
   
               
                       

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Une photographie n'est pas un objet mort. Elle continue, selon Derrida, à regarder le soleil. D'ailleurs quand la phrase "Nous nous devons à la mort" lui est venue à l'esprit, il était midi. Cette phrase, qui semble renvoyer à la mort inéluctable, la suspend entre les deux "nous". Entre l'instant où une photographie est "prise" (avec ou sans système de retardement), les instants auxquels renvoient les choses représentées, le moment où elle est regardée, ces écarts suspendent la mort. On peut nommer retardement ce temps écarté, à la façon dont on parle d'un espacement. Entre le moment de sa condamnation à mort et son exécution. Socrate a continué à vivre, il a rêvé, une façon de protester contre la mort à laquelle il était pourtant résigné. C'est là, dans cet écart, que se loge l'oeuvre et sa protestation. Des penseurs aussi différents que Nietzsche, Heidegger, Lacan situent la mort dans les registres du deuil, de la dette ou de la perte, mais pour Derrida c'est un événement pragmatique, ni constatif, ni performatif (p55), indécidable - une survie au-delà du performatif, au-delà du deuil, plus que la vie, entre les deux "nous". C'est ainsi que, dans les dernières pages de Demeure, Athènes (p58), la photographie est interprétée comme paradigme de l'oeuvre.

"Non, les photographies sont autrement intraduisibles, selon la ruse laconique d'un spectre ou d'un phantasme, quand cette économie fait oeuvre d'une lettre, quand elle arrive à nous dire, avec ou sans mot, que nous nous devons à la mort (...) Chaque fois que vous regardez ces photos, il faudra recommencer à traduire, et vous rappeler qu'un jour, vers midi, pour certains, alors qu'ils venaient d'Athènes et qu'ils y revenaient, le verdict avait eu lieu mais le soleil n'était pas encore mort" (p59).

Frise du théâtre de Dionysos, le Silène (photo Jean-François Bonhomme).

 

 

Pourquoi Derrida insiste-t-il tellement, dans ce texte, sur le soleil? Dans les intervalles, les entre-nous, sa trace persiste. Elle a encore lieu, elle arrive, même si elle n'arrive qu'à s'effacer, comme il l'explique en 1986 dans Comment ne pas parler. C'est cette trace quasiment disparue qui surprend, qui résiste à la religion du deuil, la dette, le devoir, la culpabilité. Elle porte une protestation innocente, celle d'un vivant qui peut déclarer qu'il ignore la mort. Il y aura, pour l'éternité, du soleil, dans chaque photographie qui restera.

 


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UProtestationMortDevoirOeuvRang = RMortDetteOeuvre
Genre = MK - NP