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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, le politique                     Derrida, le politique
Sources (*) :              
Jacques Derrida - ""Politiques de l'amitié", suivi de "L'oreille de Heidegger"", Ed : Galilée, 1994, p112

 

Soldates marchant avec l'armee zapatiste (Casasola, 1914) -

Il y a deux types de différend : l'inimitié entre frères, avec réconciliation possible, et l'hostilité contre l'autre, l'ennemi, l'étranger, comme condition du politique comme tel

   
   
   
               
                       

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Dans l'espace public selon Carl Schmitt, une communauté politique ne peut s'instituer que contre un ennemi politique. On peut faire la guerre à cet ennemi (hostis) tout en l'aimant dans l'espace privé, on peut même être son ami tout en le considérant, sans haine, comme un étranger. Dans cette logique où la xénophobie est la condition du politique comme tel, tout affect, toute passion, et aussi toute inimitié privée (inimicus) doivent être exclus.

Schmitt s'appuie sur l'opposition latine entre les deux mots qui signifient "ennemi", hostis et inimicus (distinction linguistique qui n'existe ni en français, ni en allemand). On trouve en grec une opposition comparable entre polémios et ekhtrios (les deux figures de l'ennemi), correspondant respectivement à polémos (guerre proprement dite d'un peuple contre un ennemi extérieur) et stâsis (soulèvement, rébellion, guerre civile à l'intérieur d'un peuple - le mot stâsis pouvant aussi signifier état de repos, arrêt, statut).

Le mot "différend" traduit ici le grec diaphorà (contestation, désaccord), qui peut être utilisé soit pour la guerre (polemos), soit pour les querelles internes (stâsis). L'état de nature, c'est que tous ceux qui sont de même descendance, ou unis par la parenté, devraient rester amis ou ennemis dans le sens faible (inimicus). Les querelles entre eux devraient rester des maladies, des pathologies, des désordres, une mauvaise fortune. Il y a là un fantasme, un rêve, un acte de foi, une fiction légale - sur laquelle repose la croyance en la connaturalité (même généalogie) ou la communauté (même ennemi).

Mais la limite entre les deux formes de différend n'est que conceptuelle. En pratique, la bâtardise est inévitable. Une guerre civile, c'est l'irruption d'un corps étranger dans le corps politique (celui de la communauté), c'est aussi une greffe, une maladie qui vient du dehors. Les deux formes de différend reviennent au même, elles appartiennent au même (p133). On ne peut pas distinguer la guerre civile de la guerre contre l'ennemi. La rigueur conceptuelle exigée par Carl Schmitt ne peut pas être mise en oeuvre.

 

 

Le problème, pour Schmitt, c'est que la frontière entre espace public et privé est fragile, poreuse. Si cette frontière se disloque, l'hostilité se disloque aussi, et avec elle la communauté politique. Schmitt envisage cette perspective avec angoisse, désespoir - et pourtant c'est bien ce qui arrive, aujourd'hui. On ne sait plus que est ami et qui est ennemi, et le politique en souffre.

 


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