Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, la philosophie                     Derrida, la philosophie
Sources (*) : Derrida, la traduction               Derrida, la traduction
Jacques Derrida - "Du droit à la philosophie", Ed : Galilée, 1990, p392 - Théologie de la traduction

 

Allegorie de la logique (Paulus Bor, vers 1630-35) -

Derrida, Dieu

"Il faut traduire" : cette traductibilité illimitée, générale, c'est la tâche de la philosophie comme supplément du monde

Derrida, Dieu
   
   
   
Un principe s'affirme, il ne se démontre pas Un principe s'affirme, il ne se démontre pas
Derrida, la tour de Babel               Derrida, la tour de Babel  
                       

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On peut se demander pourquoi Derrida a choisi, dans un texte intitulé Théologie de la traduction, de commenter les Leçons de Schelling "sur la méthode des études académiques" (1803). La réponse est annoncée au début :

" Ce que je ferai ici, en hommage en quelque sorte à ce livre [un livre d'Antoine Berman], ce sera d'y apporter peut-être une petite contribution supplémentaire, au sujet d'ailleurs de la structure de supplémentarité dans la traduction" (Du droit à la philosophie, p373)

et confirmée à la fin (en traduisant autrement les mots de Schelling) :

"L'homme n'est pas une abeille. En tant qu'être rationnel, il est destiné, posé en vue de, préposé à la tâche de supplément ou de complément de la manifestation du monde. Il complète la phénoménalisation du tout. Il est là pour que le monde apparaisse comme tel et pour l'aider à apparaître comme tel dans le savoir. Mais s'il est nécessaire de compléter ou de suppléer, c'est qu'il y a un manque. Sans lui la manifestation de Dieu même ne serait pas achevée. L'homme doit, par son activité même, développer ce qui fait défaut dans la manifestation totale de Dieu. C'est ce qu'on appelle la traduction, c'est aussi ce qu'on appelle la destination de l'université (Du droit à la philosophie, p394).

Pourquoi Derrida choisirait-il de commencer et de conclure le texte de cette façon, si ce n'est pour analyser son propre rapport à l'université? Il explique (p390) qu'il a substitué, dans les mots utilisés par Schelling, traduction à transposition, transfert ou transport, tout en conservant le caractère théologique du propos. Pour que les langues européennes accèdent au statut de langues nationales, il aura fallu que soient écrites des traductions de l'écriture sacrée en "langue vulgaire", comme l'a fait Luther pour la langue allemande. Chaque fois, une unité originelle, l'"à-traduire" du texte biblique, cet élément commun à toutes les traductions, ce langage pur ou vrai (pour employer le vocabulaire de Walter Benjamin) qu'aucune traduction, pas même l'"original", ne peut révéler complètement, la "même" unité se réfléchit dans des ordres, des langues différent(e)s - ce qui constitue le prototype même de la traduction. Un processus analogue intervient, selon Schelling, dans la poésie, quand l'imagination transpose un savoir originaire, une empreinte qui garde à la fois l'universel et le particulier. Selon ce Schelling interprété par Derrida, la philosophie étant indissociable à la fois d'une théologie et d'une pulsion artistique, il existe entre ces discipline une inter-traductibilité ou traductologie fondamentale.

Toujours selon Schelling, philosophie et poésie sont inséparables. Il n 'y a pas de maître de philosophie, ni l'une ni l'autre ne peuvent s'enseigner. Comme le savoir, elles ont leur fin en elles-mêmes. Elles exigent de l'auteur ou de l'interprète un don, une intuition, et de l'Etat une liberté inconditionnelle. A la nouveauté philosophique correspond l'originalité poétique; c'est pourquoi, malgré ce qui, inévitablement, résiste à cette traduction, on doit les traduire. Tout est traductible (transposable) en oeuvre d'art, "la véritable objectivité de la philosophie dans sa totalité, c'est seulement l'art" (Schelling). Il pourrait n'y avoir ni Faculté de philosophie, ni Faculté des arts, aucune institution s'occupant spécifiquement de philosophie ou d'art, car tout est philosophie, et tout est art - tout dans le monde peut être traduit en philosophie ou en art.

« Il y a des « formes « et donc des structures spécifiques. Il y a des différences entre philosophie et religion, philosophie et poésie. C'est pourquoi il faut traduire et cette traduction tient à la finitude des individus » (Jacques Derrida, Théologie de la traduction, in Du droit à la philosophie, p392).

Cette affirmation, "Il faut traduire", ne se trouve pas telle quelle dans Schelling. Elle traduit dans l'idiome derridien la conception schellingienne du rapport entre philosophie, art, savoir et théologie.

 

 

Selon Derrida, la philosophie et la traduction ont (au moins) deux points communs : (1) elles sont supplémentaires (elles s'ajoutent au monde); (2) ce qu'elles traduisent, cet "à-traduire" ou "langage vrai" est un savoir inaccessible, divin. Ce second point, qui justifie le syntagme "Théologie de la traduction", est à la fois difficile à justifier et étroitement lié au premier.

Schellingienne, la philosophie est définie comme le principe organique et vivant qui organise la totalité du savoir - ce savoir originel [langage vrai] qui ne peut se réaliser qu'en Dieu. Elle aide le monde à apparaître dans le savoir. Tant que la manifestation de Dieu n'est pas achevée, tant qu'il y a un manque, un défaut, il faut compléter cette manifestation, la suppléer (une sorte de tiqoun).

Derridienne, la philosophie est pur supplément, pur complément du monde, c'est-à-dire pure traduction. Telle est, dit-il en conclusion, la "destination de l'université". Mais cette destination ne perd pas pour autant sa dimension onto-théologique (p374). L'écriture sacrée, en tant que "à-traduire", reste ineffaçable. Oeuvrer en philosophie implique indissociablement oeuvrer en poésie, oeuvrer en art, et même oeuvrer en éthique (p386).

 


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