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1860 : l'adresse au spectateur                     1860 : l'adresse au spectateur
Sources (*) : Basculements dans l'art               Basculements dans l'art
Michael Fried - "Le modernisme de Manet, Esthétique et origines de la peinture moderne, tome 3", Ed : Gallimard, 2000, p48

 

Ex-voto (Alphonse Legros, 1860) -

Manet, peintre de l'instant

Autour de 1860, un nouveau genre de désir, celui d'une "peinture intense", introduit un clivage dans la relation du tableau au spectateur

Manet, peintre de l'instant
   
   
   
Manet, l'inintelligible Manet, l'inintelligible
                 
                       

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Alphonse Legros, tout jeune peintre âgé de 24 ans, a établi sa réputation précoce sur ce tableau exposé au Salon de 1861. Malgré son thème traditionnel (la représentation de femmes en prière), il a été ressenti immédiatement comme une oeuvre forte, vraie, moderne. Pourquoi? Ces pauvres vieilles femmes, habillées de la façon la plus commune, sont absorbées dans la prière comme elles le sont probablement dans les travaux répétitifs des champs. Cet absorbement est un procédé classique de l'époque, qu'on trouve également chez Jean-François Millet, et que Michael Fried désigne comme anti-théatral car les personnages du tableau semblent ne tenir aucun compte du regard du spectateur. Mais pour attirer l'attention sur elles, le peintre use de procédés qui nient cette anti-théatralité. Les visages de ces sept femmes vêtues de noir, agenouillées, sont comprimés dans un espace extrêmement réduit, dépourvu de profondeur. Une huitième, habillée de blanc, se détache violemment des autres. Ce dispositif contrasté produit une sorte de forçage qui vise à accentuer l'impression produite (le caractère dramatique de la scène, sa théatralité). Legros respecte la convention de l'absorbement, tout en cherchant artificiellement à susciter l'émotion chez le spectateur- une émotion que la scène est supposée ignorer.

Ex-voto, tableau d'Alphonse Legros peint en 1860.

 

 

Il y a, dans l'ex voto d'Alphonse Legros, un clivage entre :

- l'absorbement des femmes dans la prière, qui correspond à la tradition picturale française,

- et l'excès d'intensité de la scène, qui impose une autre relation au spectateur.

Les personnages ne sont pas disposés de manière "naturelle", mais organisés en fonction de leur répartition dans le cadre. A droite, les silhouettes féminines sont entassées les unes sur les autres, et à gauche, le cadre rouge de l'ex-voto sur fond or est orienté vers le spectateur (une infraction aux règles de la perspective). [A noter que le poteau quadrangulaire est, lui aussi, bizarrement orienté, et qu'un rectangle noir, orné de quatre larmes blanches stylisées, s'interpose entre lui et le poteau : symbole de pleurs et aussi d'aveuglement selon Michael Fried]. Tout est fait pour lui faire face, retenir son regard. La critique de l'époque n'a pas resssenti cet excès comme exagéré - au contraire, elle lui a donné une valeur positive. Elle n'a pas eu le sentiment que l'artefact était une menace pour l'illusion (comme l'aurait eu Diderot un siècle plus tôt, et comme on l'aura, quelques années plus tard, devant le Déjeuner sur l'herbe de Manet).

 


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Rang = WPeinture1860
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