Pour décrire les éléments qui surgissent du néant, Franz Rosenzweig leur prête un langage, ce qu'il appelle des mots-origine : le "Oui", le "Non", le "Et". Ces mots élémentaires, muets et inaudibles, éléments mathématiques qui ne se constitueraient pas véritablement en langage mais seraient présents derrière chaque mot manifeste de la langue courante, ne deviendraient audibles que comme mots réels de la langue véritable. Placés individuellement les uns à côté des autres, sans relations, ils seraient l'origine cachée de notre capacité à comprendre. Ils anticiperaient la logique, la grammaire, la pensée commune à tous appelée à devenir sonore par la parole. Toujours présents dans le pré-monde, ils seraient la promesse du mot véritable et des langues vivantes que le Créateur offre à l'humanité.

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On retrouve chez Nietzsche un tel langage inaudible, qui commande et fait marcher, sous le nom de parole sans voix.

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Propositions

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