Derrida
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Les collectes de l'Orloeuvre
   
     
Déconstruction, traduction, survie des oeuvres                     Déconstruction, traduction, survie des oeuvres
Sources (*) : Derrida, la philosophie               Derrida, la philosophie
Jacques Derrida - "L'oreille de l'autre, otobiographies, transferts, traductions", Ed : VLB Editeur, 1982, p159

 

Ce concept est traduisible (Frederic Chetiac, 2010) -

Les promesses du langage

A la philosophie qui traduit les valeurs de vérité, il faut préférer le contrat de traduction, qui promet une autre alliance entre les langues

Les promesses du langage
   
   
   
                 
                       

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"Que dit un philosophe quand il est philosophe? Il dit : ce qui compte, c'est la vérité ou c'est le sens, et le sens est avant ou au-delà de la langue, par conséquent il est traductible. Ce qui commande, c'est le sens et par conséquent, on doit pouvoir fixer l'univocité du sens ou en tout cas la plurivocité doit être maîtrisable, et si cette plurivocité est maitrisable, la traduction comme transport d'un contenu sémantique dans une autre forme signifiante, dans une autre langue, est possible. Il n'y a de philosophie que si la traduction en ce sens-là est possible, donc la thèse de la philosophie c'est la traductibilité, la traductibilité en ce sens courant, transport d'un sens, d'une valeur de vérité, d'une langue dans une autre, sans dommage essentiel" (Derrida, in L'oreille de l'autre, p159).

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Dans La Pharmacie de Platon (texte publié pour la première fois en 1968), Derrida explique que le passage à la philosophie (p89) est un acte violent, réducteur. Il donne l'exemple du mot grec pharmakon. dont le sens est ambigu. On peut traduire ce mot de la langue courante par : "remède", "poison", "drogue, "philtre", etc. Le passage d'un idiome non philosophique vers une langue philosophique conduit à masquer certaines significations. Il propose une démarche à peu près inverse, qu'on pourrait qualifier de réparatrice ou restauratrice. Il ne s'agit plus de passer à la philosophie, mais de la philosophie à... Pour faire revenir le mot pharmakon, ce mot paradoxal, indéterminé, intraduisible et peut-être illisible, dans la langue, il faut une sorte de contre-violence. Dans le débat intervenu dix ans plus tard, en 1979 (reproduit dans L'oreille de l'autre, pp159-161), il cite Walter Benjamin qui, dans La tâche du traducteur (1923), qualifie le texte original de pur, sacré. Pour un traducteur, l'original est sacré, intouchable. On ne peut pas le modifier. En le traduisant par d'autres mots dans d'autres langues, on ajoute des sens qu'il n'avait pas au départ. Il y a donc une polarité entre :

- d'une part la philosophie, qui suppose la possibilité de traduire une vérité, un sens d'avant ou d'au-delà de la langue, dans un langage maîtrisable, aussi univoque que possible (une thèse). Si l'on considère un mot aussi indéterminé que pharmakon, cette thèse est nécessairement mise en échec (thématique de l'athèse, développée dans les mêmes années à propos de Freud).

- d'autre part une opération de pensée qui fait survivre le texte original en ajoutant d'autres opérations dans d'autres langues. Le mouvement de cet acte de traduction inverse celui de la philosophie. Au lieu d'aller de l'idiome à une langue universelle supposée, on va d'un idiome à un autre idiome (d'un texte sacré à un autre, lui aussi sacré ou quasi-sacré).

 

 

Si la philosophie a vocation à l'universalité, alors elle présuppose que ses textes ont un sens univoque qui peut être transporté ou transposé dans n'importe quelle langue. Telle pourrait être son origine : un projet de traduction [selon les termes de Jacques Derrida]. Elle se serait donné pour programme une traductiblité sans reste ou sans perte. Si le sens est donné avant ou au-delà de la langue, alors il est exclu qu'on ne puisse pas traduire.

Mais le rapport de Jacques Derrida à ce qu'il appelle son idiome présuppose un tout autre projet, un projet qui résiste à la traduction [en quelque langue que ce soit, y compris la sienne propre, sa monolangue] un projet babélien et benjaminien dans lequel la traduction serait aussi nécessaire qu'impossible. Quelle est l'implication de cela pour la philosophie? On ne peut concevoir une traductibilité sans reste que pour des textes organisés selon les systèmes d'oppositions binaires qui caractérisent la métaphysique. Or la stratégie de Jacques Derrida, c'est de déconstruire ces textes en deux temps : (1) renverser les hiérarchies, (2) faire émerger d'autres concepts, dans un idiome nouveau qui ne soit pas soumis au système de la différence. Ainsi peut-on déceler, dans ces textes, la différance, mais alors cette philosophie qu'on cherche à transmettre, elle n'est pas traductible; ou encore : cette philosophie qu'on cherche à traduire, elle n'est pas transmissible.

 


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