La philosophie présuppose que le monde du savoir, l'univers des faits connaissables maîtrisés par l'esprit, le pensable dans l'unité de la pensée, ce qu'on appelle aussi le logos - que ce logos donc, dans l'unité de la pensée, fonde l'unité du monde comme une totalité. Elle ne se demande pas pourquoi le monde serait pensé comme une totalité, pourquoi il ne serait pas pensé comme une pluralité, pourquoi on ne pourrait pas dire, à la place de Qu'est-ce que le monde?, Qu'est-ce que breaucoup?

Présupposer que le monde soit pensable comme unité du logos, c'est admettre que la pensée et l'être sont identiques. Mais ce postulat affirmé depuis Parménide n'a rien d'une évidence. La raison, qui pense le monde comme nécessaire, est incapable de régner sur le monde du hasard. Seuls la volonté, la liberté, le non-conscient en sont capables. Ils peuvent penser le monde comme contingent, multiplicité. Un tel monde n'est pas a-logique, mais métalogique