Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
Pas de critères pour juger                     Pas de critères pour juger
Sources (*) :              
Jean-François Lyotard - "Au juste", Ed : Christian Bourgois, 1979, p48

 

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[A chaque fois que manquent les critères de jugement, on est dans la modernité - quels que soient le lieu et la date]

   
   
   
                 
                       

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S'il y avait des critères de jugement, il y aurait un consensus possible sur ces critères. Or un tel consensus n'existe pas dans la modernité [Lyotard qualifiera plus tard de postmodernité la modernité vue sous cet angle]. Ce n'est pas une question d'époque, car ce consensus manquait déjà aux temps d'Augustin, d'Aristote ou de Pascal. La date n'a aucune importance. Toute époque païenne est moderne. C'est un mode de pensée qui existait déjà chez les Grecs.

L'idée d'un critère vient du discours de vérité. Elle suppose un référent ou une réalité, et de ce fait n'appartient pas au discours de justice, qui est prescriptif.

Pourtant, malgré l'absence de critères, nous jugeons. Exemple : à propos de la question de savoir si une oeuvre relève de la modernité ou de la mode, Lyotard donne son sentiment, il estime, il décide, il juge. Il le fait en matière de vérité, de beauté, de justice, de politique ou d'éthique, il le fait sans critères, mais il juge. C'est sa liberté, et aussi qu'il appelle le paganisme. Même en l'absence de tout système stable de critères pour guider les jugements, on peut juger. Il le faut, car il n'y a pas d'autre critère de réalité.

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Si la place du sujet universel (le sujet au nom duquel on est supposé agencer des valeurs) n'avait pas été vacante, il n'y aurait eu ni avant-gardes ni arts populaires (comme la pop music), car dans les deux cas le public (ou l'absence de public) ne préexiste pas aux oeuvres, il n'en est pas la condition, mais le produit.

 

 

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Propositions

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La modernité n'est pas une époque, mais plutôt un mode dans la pensée, l'énonciation, la sensibilité

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Les prescriptions n'ont pas de fondement : on ne peut jamais déduire "le juste" de ce qui est

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Ce qu'on appelle liberté est l'écoute de ce qui peut arriver, et qu'il faudra juger au-delà de toute règle

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[Aucun discours de savoir ne peut justifier le Juste, on ne peut que le prescrire]

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[Il y a paganisme chaque fois que le juge ou celui qui dit la justice est pris dans la même sphère du langage que ceux qu'à l'occasion il va juger]

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Pour distinguer un récit fictif d'une "réalité", il n'y a pas d'autre critère que le consensus ou le jugement qui garantit la signature d'un "auteur"

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La pop music n'est pas une musique populaire, car il n'y a pas de peuple qui soit à la fois l'auditeur, le compositeur et l'exécutant de cette musique

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Une oeuvre moderne met à l'épreuve des limites de sensibilité et de culture jusqu'alors intouchées, tandis que la mode répète sans grande différence les innovations qui ont marché

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Les avant-gardes artistiques et les écrivains modernes se désintéressent de leurs interlocuteurs, car il n'y a pas de "sujet universel" au nom duquel agencer des valeurs

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L'artiste ou l'écrivain postmoderne travaille pour établir les règles de "ce qui aura été fait"

 


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