Derrida
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Ozzy Gorgo - "L'écranophile", Ed : Guilgal, 1988-2019, Page créée le 4 juillet 2008

 

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Pour montrer la figure de l'horreur, il faut prendre ses distances, dynamiter les genres ("Valse avec Bachir", film d'Ari Folman, 2008)

   
   
   
                 
                       

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C'est un film qui se moque des genres et des catégories. Animation? Documentaire? Cinéma-réalité? Docu-fiction avec juste ce qu'il faut d'images d'archives lâchées dans les dernières secondes pour produire un effet de réel? Restitution par l'enquête, par la mémoire ou par le rêve? Thérapie? Auto-thérapie? Culpabilisation ou à l'inverse déculpabilisation? Par certains aspects, le procédé rappelle celui du Shoah de Lanzmann : des témoins fouillent dans leur mémoire. Ils racontent. On ne recueille d'eux rien d'autre que la parole et le souvenir. Mais au lieu de se tenir à l'écart de toute esthétisation, Ari Folman fait l'inverse. Il esthétise les images, ce qui produit un effet de distanciation, d'épuration et aussi de fascination. Aucun des témoins interrogés ne restitue la totalité du passé, mais tous ensemble dessinent une figure qui finit par prendre sens, celle de l'horreur. Ils en portaient chacun en eux une parcelle. Elle travaillait de l'intérieur, mais n'émergeait pas. La voici en pleine lumière, mais ce n'est pas exactement la lumière habituelle, c'est celle du dessin animé. On n'est pas dans l'actualité, dans l'image à la façon d'un reportage de CNN. Il s'agit de recomposer le vécu. Il n'y a aucune garantie d'objectivité, seulement des paroles vraies.

 

 

Photo © D.R.

Ce film prend Walter Benjamin à la lettre. Pour faire de l'histoire, il incite les témoins à se réveiller. Ils sortent d'un rêve qui était leur vie courante pour tomber dans un cauchemar vieux de 25 ans, qu'ils n'ont pas envie d'évoquer mais qui revient comme un trauma. Ce passé n'est peut-être pas vraiment le leur. C'est celui qu'on leur a imposé, mais ils ne le répudient pas. Ils en reconnaissent la justesse, sans pour autant s'y identifier. C'est comme si tout ça avait été vécu par une autre personne. Le cinéaste se présente comme narrateur, il évoque sa propre vie, mais c'est comme s'il se faisait le monteur d'une histoire impersonnelle, irréelle. Si nous ressentons ce film comme historique, c'est peut-être justement à cause de cette indifférence. Le narrateur ne justifie rien, il ne condamne même pas explicitement, il laisse ces détails se recomposer sous nos yeux. C'est nous qui voyons ces extraits de mémoire se mettre en place et s'animer. En ce point l'animation prend son sens. A-t-on déjà vu un dessin animé se faire tout seul? Puiser en lui-même sa propre force?

 


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2008.FO.RMA

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EV.LEV

zm.Folman.2008

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