Derrida
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de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, un archi - choix                     Derrida, un archi - choix
Sources (*) : L'oeuvre derridienne, vaccin contre le pire               L'oeuvre derridienne, vaccin contre le pire
Pierre Delain - "Pour une œuvrance à venir", Ed : Guilgal, 2011-2017, Page créée le 13 décembre 2014 CinéAnalyse : le pire, ce qui ne répond pas

[Un archi-choix, inconditionnel et secret, commande l'oeuvre derridienne]

CinéAnalyse : le pire, ce qui ne répond pas
   
   
   
L'archi - oeuvre L'archi - oeuvre
Oeuvre, archi - performatif               Oeuvre, archi - performatif    
(CinéAnalyse) : en affirmant inconditionnellement l'oeuvre                     (CinéAnalyse) : en affirmant inconditionnellement l'oeuvre    

1. La question.

Qu'est-ce qui a poussé Jacques Derrida à faire le choix de la déconstruction, et plus précisément de cette déconstruction-là? L'immense littérature écrite et publiée autour de son oeuvre témoigne de la diversité des réponses qu'on peut apporter à cette question. Je présente ici une hypothèse dont l'importance relative n'est guère calculable. Elle peut être considérée soit comme un facteur parmi beaucoup d'autres, soit comme l'exigence première, l'"a priori" décisif. Il y aurait eu, avant même son oeuvre, avant même chacune de ses pages, une décision, un archi-choix qui aurait commandé la notion qui finira par émerger, plus tard : celle d'inconditionnalité. Ce serait cette décision qui aurait précipité les choix théoriques, philosophiques, formels, politiques, qui se seraient alignés les uns après les autres. Mais comment accéder à cette décision? L'une des voies est d'essayer d'entendre l'archi-performatif, dans ce que Derrida dit lui-même de la confession.

 

2. Circonfession, une archive.

Ecrit en 1989, exactement à mi-chemin entre les premiers textes (1964) et les derniers, Circonfession pourrait être analysé comme une sorte de point central de l'oeuvre derridienne. Ce texte autobiographique (un paragraphe par année de vie) s'ajointe dans le même livre à la Derridabase, dont il se dissocie radicalement, comme cela est annoncé dans la neuvième bande :

"Parmi les phrases que G. a raison de ne pas citer, toutes en somme, il en est une, la seule, je la rappelle moi-même, mais justement comme si je n'avais pas encore lu l'adresse ainsi gardée en réserve pour le contre-exemple ou le démenti que je veux apporter sans cesse à G., autrement dit à la survivante éternelle, à la figure théologicielle ou maternelle du savoir absolu pour laquelle la surprise d'aucun aveu n'est possible, et cette phrase dit qu'"on demande toujours pardon quand on écrit", afin de laisser suspendue la question de savoir si on demande enfin pardon par écrit pour quelque crime, blasphème, parjure antérieur ou si on demande pardon pour écrire, pardon pour le crime, le blasphème ou le parjure en lesquels consiste précisément l'acte d'écrire, le simulacre d'aveu dont a besoin la surenchère perverse du crime pour épuiser le mal, celui que j'ai fait en vérité, le pire, sans être sûr de l'avoir même épongé de ma vie, et c'est le pire" (Circonfession, pp46-47).

cf : Ne garder d'une pensée que sa loi de production, c'est la réduire à une grammaire, un théologiciel qui, en cautérisant les plaies et cicatrisant les circoncisions, prive d'avenir §1.

cf : A la "survivante éternelle", ce blasphème, ce parjure, cette figure du savoir absolu pour laquelle aucune surprise n'est possible, il faut répondre par l'aveu, la demande de pardon.

Le texte, "vivant", de Circonfession, semble s'opposer au texte, "mort", de la Derridabase. Mais c'est oublier ce paradoxe : en définitive, Geoffroy Bennington a écrit un texte classique, il n'a pas fait usage d'un programme (même s'il en avait eu l'intention); tandis que Jacques Derrida, lui, a effectivement utilisé un programme pour rédiger son texte (même s'il n'en avait pas eu l'intention), comme il le déclare dans Papier machine (p155), quand il indique que le programme coupait les paragraphes au bout d'un certain nombre de signes. Cette contrainte, imposée à la manière de l'Oulipo, donne le rythme de Circonfession, sa structure en bandes annulaires. Il s'agit, là aussi, de répondre à une menace de mal radical, celle de ce dieu caché, retiré derrière l'écran, porteur à la fois d'un inconscient machinal et d'une sentence de mort (Circonfession, p212). Pour y répondre, il fallait tirer parti d'une machine coupante, arbitrairement coupante. Là où ça coupe, on ne maîtrise pas, comme si c'était la machine elle-même qui donnait la recette protégeant du mal radical (c'est-à-dire d'elle-même). Celui qui s'adonne ainsi au mal ne doit-il pas, une fois de plus, demander pardon?

 

3. Le seul choix qui reste.

On peut aborder cette question de l"archi-choix" d'une autre façon, à partir de deux passages du même chapitre de "Politique de l'amitié".

"Alors un seul choix resterait et il appellerait une décision (...). S'il y avait une thèse au présent essai, elle poserait peut-être que choix il ne saurait y avoir : la décision consisterait une fois encore à trancher sans exclure, à inventer d'autres noms et d'autres concepts, à se porter au-delà de ce politique-ci sans cesser d'y intervenir pour le transformer (...). La dénaturalisation était à l'oeuvre dans la formation même de la fraternité. C'est pourquoi, entre autres prémisses, il faut rappeler que l'exigence d'une démocratie à venir est déjà ce qui rend possible une telle déconstruction. Elle est la déconstruction à l'oeuvre" (Politiques de l'amitié, pp182-183).

Comment choisir entre différents types de fraternité ou de fraternisation, différents types d'amitié ou de démocratie? Il y a un choix dit-il, qui appelle une décision, mais ce choix, il est déjà fait ou plutôt il aura déjà été fait au moment de choisir. La décision est déjà prise, avant même la question (il s'agit de la décision de choisir une amitié anéconomique, sans foyer, sans ressemblance, sans affinité). Et pourtant, c'est quand même un choix, une décision.

"On ne forcerait pas trop les choses en disant que la question qui oriente le présent essai - et nous avons déjà rappelé pourquoi cette "question" vient "avant" la question, "avant" même l'affirmation qui la précède, dès le peut-être qu'elles supposent toutes deux -, ce serait celle d'une amitié sans foyer, d'une philia sans oikeiotes" (Politiques de l'amitié, p178).

Ce choix d'une amitié sans appartenance, déjà fait avant même la question, c'est ce que je nomme ici l'archi-choix. Il y a choix, puisque différentes fraternités, différentes amitiés, différentes démocraties sont concevables. Mais pour décider de ce choix, ce n'est pas d'une pure liberté qu'il faut partir, c'est d'une analyse. Avant même l'alliance du oui (l'archi-alliance du oui primordial), la hantise ou le "penser-rêver" (p178) de cette stratégie qui est choisie était déjà opérante, comme dénaturalisation fraternelle ou polemos, dans l'oikos. Il serait possible de ne pas entériner ce choix. Mais le "présent essai" (formulation utilisée deux fois, p178 et p182) est attiré, orienté, happé, par une préférence déjà à l'oeuvre, sous le vocable de la déconstruction. C'est une prémisse, un présupposé de l'oeuvre derridienne elle-même, un "avant", sur lequel on ne peut pas revenir et vers lequel on ne peut que revenir.

 

 

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Propositions

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La pensée derridienne du politique est hantée, avant toute question et toute affirmation, par le rêve d'une amitié sans foyer, sans présence, sans ressemblance, sans affinité

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L'exigence d'une démocratie à venir, c'est déjà la déconstruction à l'oeuvre

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[Des principes purs, inconditionnels, peuvent produire en politique des effets inouïs]

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Ne garder d'une pensée que sa loi de production, c'est la réduire à une grammaire, un théologiciel qui, en cautérisant les plaies et cicatrisant les circoncisions, prive d'avenir

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A la "survivante éternelle", ce blasphème, ce parjure, cette figure du savoir absolu pour laquelle aucune surprise n'est possible, il faut répondre par l'aveu, la demande de pardon

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