Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

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Index des termes

de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Oeuvre, archi - performatif                     Oeuvre, archi - performatif
Sources (*) : Orlolivre : comment ne pas (se) sacrifier?               Orlolivre : comment ne pas (se) sacrifier?
Pierre Delain - "Pour une œuvrance à venir", Ed : Guilgal, 2011-2017, Page créée le 7 septembre 2014 Derrida, l'art, l'oeuvre

[Un archi-performatif entretient la dette : il engage, promet, conjure, adjure, culpabilise ou disculpe]

Derrida, l'art, l'oeuvre
   
   
   
Derrida, la confession Derrida, la confession
Et il faut laisser inviolé le secret               Et il faut laisser inviolé le secret    
La pensée derridienne : ce qui s'en restitue                     La pensée derridienne : ce qui s'en restitue    

1. L'archi-performatif.

Toute oeuvre peut être lue, d'une façon ou d'une autre, comme une confession, voire une demande de pardon. Dans le simple fait de produire une oeuvre, d'oeuvrer, il y a de l'aveu, un aveu qui ne tient pas au contenu circonstanciel ou accidentel de l'oeuvre, mais à l'oeuvre même. Dans le même temps, un plaisir honteux, compulsif, le plaisir que le corps prend à avouer, est mis en oeuvre publiquement, et une sanction est appelée; dans le temps même où l'oeuvre répète la faute, où elle fait proliférer la culpabilité, elle porte l'espoir de s'en exonérer.

Comme le "oui" ou le "Viens" primordial (archi-originel), l'archi-performatif ne peut pas se dire au présent. Il se soustrait à la langue courante, et pourtant il est là, ici et maintenant, il se réitère, se traduit, se manifeste autrement, par exemple par l'aveu ou la demande de pardon.

[Pour une analyse plus détaillée du rapport de l'oeuvre à l'archi-performatif, voir la proposition : Sauver l'oeuvre, c'est laisser le support de la confession, son subjectile, son archi-performatif, engendrer et consigner d'autres événements textuels §1, 2, 3.].

 

2. Trois "confessants".

Jean-Jacques Rousseau (Les Confessions), Saint Augustin (confessio) et Derrida lui-même (Circonfession) ont mis le mot "confession" dans le titre d'une de leurs oeuvres. Mais il se pourrait que, même sans un titre de ce genre et même sans qu'il y soit fait allusion, il y ait, au commencement de toute oeuvre, un geste performatif du même ordre : acte de foi, serment, excuse, promesse ou conjuration.

Jacques Derrida analyse un feuillet manuscrit de Jean-Jacques Rousseau (à lire ici) où celui-ci lance un appel à son lecteur. Voici ce que Derrida écrit :

" Le "je vous conjure" de ne pas "anéantir" ce "cahier" n'est pas seulement un avant-premier mot, c'est la veille déjà performative du premier performatif, un archi-performatif avant le performatif. Plus jeune ou plus ancien que les autres, il concerne le support et l'archive de la confession, son subjectile, le corps même de l'événement, le corps archival et auto-déictique qui devra consigner tous les événements textuels engendrés comme et par les Confessions, les Rêveries, Rousseau juge de Jean-Jacques ou autres écrits de la même veine. Archi-performatif, l'archi-événement de cette séquence adjure de sauver le corps des inscriptions, un "cahier" sans lequel la révélation de la vérité elle-même, si inconditionnelle, vérace, sincère soit-elle en sa manifestation promise, n'aurait aucune chance d'advenir et serait compromise à son tour" (Papier Machine pp127-128).

Pourquoi archi-performatif? C'est une adresse, une apostrophe à un lecteur à venir pour qu'il promette de ne pas détruire le cahier lui-même, ce corps unique et authentique, cette archi-archive manuscrite qui vient avant la publication. Avant même de se pencher sur le contenu du cahier, la "condition performative de la vérité", Rousseau adjure le lecteur de lui consentir ce serment : il ne mutilera pas, il ne falsifiera pas ce cahier. Tout comme le corps de Jean-Jacques, qui sera réduit en poussière ou en cendre, le cahier peut être effacé, supprimé, anéanti. D'avance, il est menacé, le pire peut lui arriver (p127). C'est pourquoi Rousseau en appelle à un serment - nécessairement, fatalement inconditionnel - qui ne sera pas consenti pour lui, mais pour témoigner de la propre bonté du lecteur, sa générosité, sa justice, sa compassion. Celui-ci (le lecteur) est supposé en tirer, immédiatement, un bénéfice d'image, une jouissance, une déculpation.

 

 

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Propositions

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[Derrida, la confession]

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Au commencement de l'oeuvre, il y aura eu un geste performatif : acte de foi, serment, confession, excuses, promesse ou conjuration

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Sauver l'oeuvre, c'est laisser le support de la confession, son subjectile, son archi-performatif, engendrer et consigner d'autres événements textuels

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L'injonction archi-performative prescrit de préserver l'archi-archive de l'oeuvre, de la contresigner pour témoigner à ses propres yeux de bonté, justice, responsabilité

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Une écriture confesse une faute : dans son acte même, elle met publiquement en oeuvre le plaisir honteux, compulsif, machinique, que le corps prend à avouer

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L'inscription de la culpabilité est ineffaçable : elle s'écrit, s'archive, se capitalise, prolifère toujours plus - y compris par les actes ou les oeuvres qui visent à innocenter

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La traduction répond à une double dette insolvable : celle du traducteur à l'égard de ce qui est "à-traduire"; et celle de l'"oeuvre originale", à laquelle il manque quelque chose

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Une oeuvre est un événement sacrificiel, apocalyptique, qui ruine ce qu'il met en ordre et implore la résurrection de qu'il ruine

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Un "Viens" chaque fois unique, éternellement répété, se soustrait à l'ordre du langage, il s'affirme sans procéder d'aucune autorité, aucune loi, aucune hiérarchie

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