Derrida
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Heidegger, l'oeuvre d'art                     Heidegger, l'oeuvre d'art
Sources (*) : L'esthétique est mourante               L'esthétique est mourante
Martin Heidegger - "Chemins qui ne mènent nulle part", Ed : Gallimard, 1962, pp25-9

 

Sans titre (C Ca hun, 1936) -

La distinction forme/matière, qui sert de schéma conceptuel par excellence pour toute théorie de l'art et toute esthétique, relève de l'être-produit, et non pas de l'être-chose de l'oeuvre

   
   
   
                 
                       

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Qu'est-ce qui différencie une chose d'une oeuvre d'art? Pour répondre à cette question, Heidegger commence par se demander : Qu'est-ce qu'une chose? La définition la plus large est de dire qu'une chose est tout ce qui n'est pas rien. Mais elle ne permet pas de différencier un objet quelconque de Dieu (par exemple) ou d'un être humain. Avant de donner sa propre réponse, Heidegger récuse les trois interprétations classiques en Occident (qui sont des "insultes" à la chose) :

- ce qui a certaines qualités. Les mots grecs et latins utilisés sont upokeimenon (subjectum en latin), upostasis (substantia), sumbebekos (accidens). C'est l'interprétation naturelle, habituelle, que nous avons des choses, de type sujet/prédicat, qui est conçue à partir de la structure de la phrase. Elle ne permet pas de trancher entre ce qui est une chose et ce qui n'est pas une chose.

- ce qui est immédiatement présent, perceptible (aisteton) grâce aux sensations. Dans cette interprétation, nous serrons les choses de trop près, nous ne les considérons que dans leur rapport avec nous, nous ne laissons pas les choses reposer en elles-mêmes.

- ce qui est composé d'une matière (hyle) et d'une forme (morphè). Cette définition convient aux choses de la nature et de l'usage. La chose est matière informée. Dans les notions de forme et de contenu, on peut loger à peu près n'importe quoi : rationnel / irrationnel, logique / illogique, sujet / objet. C'est une mécanique conceptuelle à laquelle rien ne résiste. Mais la forme n'est que le résultat d'une répartition de la matière. Elle se règle d'abord sur l'usage assigné à l'objet : une cruche, une hache, une chaussure. Ces objets sont les produits d'une fabrication, ils dépendent d'une finalité. Cela les distingue d'une oeuvre d'art, dont la présence se suffit à elle-même dans une espèce de gratuité. Dans la mesure où ils sont fabriqués, ils occupent une position intermédiaire entre la chose pure et l'oeuvre. La primauté de cette interprétation, qui semble si naturelle aujourd'hui, est liée à des époques où l'idée de création a une force directrice : Moyen-Âge et Temps Modernes. Mais elle ne dit rien des choses pures et simples, dépouillées de toute utilité et de toute fabrication.

Ces trois conceptions ont marqué notre façon de considérer tout étant en général. Leur arrogance est sans borne. Il faut les connaître et s'en écarter pour amener à la parole ce qui est proprement oeuvre dans l'oeuvre.

 

 

Prenons, par exemple, un marteau. Si je le considère comme un produit (un objet utilitaire), je peux le réduire à un concept forme / matériau qui ne le définit que par son utilité, c'est-à-dire comme un étant. Mais je ne prends alors en considération que son être-produit, je n'accède pas à son être-chose. Si je peins un marteau sur une toile, la forme du marteau n'a aucune incidence fonctionnelle. Elle ne se distingue pas de la matière. L'oeuvre n'a pas d'utilité, la distinction forme / matière n'est plus pertinente. Par cette oeuvre, un accès à l'être-chose (du marteau) devient possible, c'est-à-dire à son essence propre, distincte de l'utilité qu'il peut avoir pour moi.

Selon Jacques Derrida, les trois conceptions critiquées par Heidegger sont des couples d'oppositions (VEP p337), des déterminations surimposées à la chose (c'est la "stricture" du cadre, du parergon) dans une sorte de mécanique conceptuelle qui interprète toute chose comme produit.

 


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