Kant introduit la notion de voix universelle pour répondre à la question qu'il se pose par rapport au jugement esthétique : si celui-ci est purement subjectif, comment peut-on prétendre le faire partager par d'autres? Ce syntagme, voix universelle, semble concilier deux impératifs : souligner le caractère subjectif du jugement de goût, et faire apparaître qu'il peut valoir pour tous. Ce qui est subjectif reste subjectif et ne peut être soumis à aucune règle. Mais, contrairement au simple plaisir, il n'est pas limité à la pure singularité, il est généralisable, ce qui rend possible la notion des beaux-arts.

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Jacques Derrida, dans sa théorie de l'auto-affection, précise cette notion : en tant que conscience, la voix rend présente la forme même de l'universalité. Elle est une expression de la présence,

Quelle est la place d'une telle voix dans le monde d'aujourd'hui? Nous sommes dans l'attente et à l'écoute d'une voix universelle, mais (comme l'explique Kant) ni la raison, ni l'entendement, ne peuvent la produire (elle relève du jugement, pas de la raison). Il nous faut donc la présupposer - subjectivement et socialement.