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Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, Artaud                     Derrida, Artaud
Sources (*) : La voix d'Artaud ébranle l'art               La voix d'Artaud ébranle l'art
Jacques Derrida - "L'écriture et la différence", Ed : Seuil, 1967, pp261-2, La parole soufflée

 

Antonin Artaud (Gottf ried Hel nwein, 1989) -

Derrida, l'art, l'oeuvre

Artaud aura voulu faire voler en éclats l'économie de l'art classique : la structure de vol qui dérobe sa parole et son souffle loin de son corps

Derrida, l'art, l'oeuvre
   
   
   
               
                       

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Antonin Artaud n'hérite de personne et ne veut pas avoir d'héritier. Sa parole, son souffle, son corps, son existence, sa chair, tout cela est unique et indissociable. Aucun commentateur, ni auditeur ni lecteur, ne peut voler cette parole, c'est-à-dire en faire un discours ou une oeuvre. Le discours, c'est le vol, et l'œuvre aussi, c'est le vol. D'un même geste de résistance, Artaud détruit l'inspiration poétique et l'économie de l'art traditionnel, et aussi la métaphysique, la religion, l'esthétique etc..., tout ce qui peut offrir un abri pour que se déploie l'ordre de la vérité, la structure dualiste de la métaphysique ou de la psychologie.

Dans le théatre classique, un souffleur invisible détient un texte déjà écrit indépendamment de l'interprète. L'acteur ou le metteur en scène n'a pas d'autre fonction que la réception d'un texte étranger. Il met en oeuvre une structure de différenciation dont l'économie est déjà stabilisée. Ce fonctionnement organique est inacceptable pour Artaud. Seul son propre souffle étant légitime, il ne veut pas qu'on lui "souffle" quoi que ce soit. S'il se laissait déposséder de son souffle à lui, cris et hurlements, sa parole entendue, reçue par un public, se séparerait de son corps.

Il ne sait pas d'où vient sa parole, il ne sait pas non plus qui la parle, mais il sait qu'elle se parle en son nom. Cette fécondité n'est pas un pouvoir, au contraire, c'est une déperdition. Il en sort vidé, irresponsable, détruit. Mais même s'il n'a rien à dire, ces mots furtifs, que lui seul a trouvés, ce sont les siens. Personne ne peut lui voler.

 

 

Elisabeth Roudinesco affirme dans De quoi demain (p41) qu'on trouve dans La parole soufflée la première mention du mot "différance", avec un (a) à la place du (e), dans les écrits de Jacques Derrida. Le mot s'y trouve effectivement (p262, puis pp284-290), où il désigne à la fois la structure économique du discours et le souffle de ce qui s'y dérobe. Bien qu'il ne s'agisse pas de la toute première occurrence, comme le montre l'examen des textes tel qu'il est explicité ici, il est significatif que le premier développement autour de ce mot soit lié à la signature d'Artaud. Celui-ci n'est-il pas le seul (l'unique) à parler depuis ce lieu furtif, indescriptible et innommable?

 


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