Derrida
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TABLE des MATIERES :

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Alliance du sept : ma vie mon œuvre                     Alliance du sept : ma vie mon œuvre
Sources (*) : Une scène d'écriture, déliée de toute dette               Une scène d'écriture, déliée de toute dette
Pierre Delain - "Après...", Ed : Guilgal, 2017, Page créée le 2 octobre 2019

 

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Derrida fait signe au hors - livre

[Il y a, dans l'œuvre derridienne, un privilège du moment septième]

Derrida fait signe au hors - livre
   
   
   
Essai : un singulier marrane Essai : un singulier marrane
                 
                       

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Dans la discussion du 22 octobre 1979 qui suit la relecture d'Otobiographies à Montréal, après la publication en 1978 de la douzième séance du séminaire sous le titre Legs de Freud, Patrick Mahony fait remarquer qu'on trouve chez Freud, dans ses textes, une récurrence impressionnante du chiffre sept. On ne peut pas faire autrement que de le citer : "Nous remarquons un nombre impressionnant de textes principaux ayant sept chapitres ; L'Interprétation des rêves, Le Mot d'esprit et sa relation à l'inconscient, La question de l'analyse laïque, l'Inconscient, et Les nouvelles conférences. Les deux premières des trois parties des Trois essais sur la sexualité ont chacune sept sections ainsi que le texte le plus chéri de Freud, le quatrième livre de Totem et tabou. Notons aussi que les conférences dans l'Introduction à la psychanalyse sont vingt-huit en nombre, soit un multiple de sept. L'amitié entre Freud et son grand ami Fliess a duré presque quatorze ans, celle entre Freud et Jung presque sept ans. Le fameux Comité Secret qui dirigeait le mouvement psychanalytique consistait en sept membres, chacun portant une bague. Enfin la ville de Rome avec ses sept collines était si interdite à Freud qu'il n'a pu la visiter pendant plusieurs années, et une fois qu'il l'eut fait, il l'a visitée sept fois en tout" (in L'Oreille de l'autre, p86).

Cette récurrence impressionnante du chiffre sept est réitérée dans l'œuvre de Derrida. On retrouve souvent chez lui un plan en six ou sept parties, où la septième partie, absente ou présente, est celle de l'effacement, de la disparition, du retrait. C'est le cas dans :

- Eperons, conférence de 1972 publiée en 1980 (14 chapitres auxquels s'ajoutent un "pas encore" et deux "post-scriptums", qui tous deux renvoient au motif de l'oubli);

- Spéculer - sur "Freud", publié en 1980 dans La Carte postale, texte en quatre chapitres dont le quatrième est intitulé "sept";

- No Apocalypse, not now, une conférence de 1984 sur le risque de guerre nucléaire sous-titrée «à toute vitesse, sept missives, sept missiles», et organisée en sept parties. Cette conférence sera le dernier texte publié, en 1987, dans Psyché, inventions de l'autre.

- En 1985, la première version du texte Des tours de Babel est publiée dans Difference in Translation, un recueil autour du thème de la traduction édité par Joseph F. Graham. A la version en anglais, qui est le septième texte du recueil, s'ajoute, en appendice, la version originale en français, qui se trouve donc en position de supplément du sept. La version finale publiée en 1987 dans Psyché, Inventions de l'autre, sera aussi en position 7 + 1, après un texte sur Levinas, En ce moment même dans cet ouvrage me voici.

- Psyché, inventions de l'autre (regroupement de deux conférences prononcées en 1984 et 1986, qui donnent leur titre à l'ensemble de l'ouvrage Psyché, inventions de l'autre, paru en 1987). On trouve dans ce texte l'analyse du poème de Francis Ponge, Fable, qui compte six vers + un titre, + deux vers entre parenthèses où se trouve le chiffre sept. Ce poème est cité de nombreuses fois dans l'œuvre derridienne.

- Khôra, texte de1987 publié en 1993 où Jacques Derrida repère dans le Timée 7 fictions enchâssées les unes dans les autres, qui convergent vers le secret sans secret, impénétrable, de ce lieu;

- De l'esprit, ce livre publié la même année que celui de Victor Farias, Heidegger et le nazisme (1987), dont il dira plus tard qu'il "commence à interpréter un certain rapport entre la pensée de Heidegger et le nazisme", contient sept chapitres non titrés;

- Passions (1993), où Jacques Derrida affirme qu'il y a du secret, mais où six fois, il explique ce qu'il n'est pas, avant de reconnaître, à la septième occurrence de la phrase, qu'il ne peut pas le définir,

- Avances (1995), où la première des sept parties numérotée 0 est intitulée Les devanciers et la dernière, numérotée 6, est intitulée Epilogue, ce qui laisse la septième place au texte de Serge Margel, dont le titre est significativement : Le tombeau du dieu artisan;

- Adieu à Emmanuel Lévinas (1997), conférence en six parties numérotées, renvoyant implicitement à la septième partie absente du retrait lévinassien;

- Pardonner, l'impardonnable et l'imprescriptible, est le titre d'une conférence réitérée six fois après la première séance du séminaire Le parjure et le pardon (12 novembre 1997). La septième aura peut-être été la phrase Je parjure, acte de langage implicite dans le reste du séminaire.

- L'Université sans condition (2001), où l'on trouve une liste de six champs thématiques des nouvelles Humanités, puis sept titres thématiques, le dernier occupant explicitement la place du septième jour.

On peut aussi, pour l'anecdote (mais ce n'est pas qu'une anecdote), noter que le prénom et le nom de Jacques Derrida contiennent chacun sept lettres, que son nom hébraïque lui a été donné au septième jour de sa vie, lors de sa circoncision, et que son premier numéro de téléphone à El Biar était 73047, qui commence et finit par un 7, avec un zéro central entouré des chiffres 3 et 4 - sans parler des nombreuses postfaces ou quasi-postfaces à différents textes où l'on explique sous différents modes qu'il n'y a pas encore de dénouement.

Dans Spéculer sur "Freud", la spéculation derridienne s'organise autour du chiffre sept, mentionné une seule fois dans le séminaire, mais développé sur plusieurs pages. Il est question du septième chapitre du livre de Freud, aussi du "Comité" des 7 fondateurs de la psychanalyse, des sept ans de mariage de la fille de Sophie (pp350s), de sept pages après le début du chapitre IV (p367), du repos du samedi (p412). A cela s'ajoute le titre du dernier chapitre de ce même livre Spéculer sur "Freud"), chapitre numéro 4 intitulé : "SEPT : POST-SCRIPTUM" - ce qui nous rappelle que, dans toute son œuvre, quatre et sept sont les deux chiffres fétiches de Derrida. Or la particularité du septième temps, écrit Derrida au début de ce chapitre (p416), c'est qu'il ne connaît pas encore son dénouement.

Après six néologismes autobiographiques intervient un septième, lointain rappel des six premiers, plus d'un quart de siècle plus tard, quand Derrida, toujours à propos du rapport entre le plaisir et la mort, introduit l'autobiophotographie. C'est le dernier moment de l'écriture derridienne, lors de son dernier séminaire, La bête et le souverain, volume II. Certes nous nous devons à la mort, mais nous sommes quand même engagés avec elle dans une course de vitesse qui nous laisse le temps d'un report, d'un dispositif-retard qui permet l'inscription d'une trace. Sorte d'image photographique, cette trace est l'empreinte d'une nostalgie, d'un mal d'archive.

 

 

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Propositions

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["Par l'organisation formelle de ses textes, leur présentation, leur typographie, Jacques Derrida fait signe au Hors livre"]

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Eperons, les styles de Nietzsche (Jacques Derrida, 1978) [Eperons]

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Avec la conférence "Pardonner. L'impardonnable et l'imprescriptible", réitérée 6 fois dans les 2 mois qui ont suivi le séminaire de novembre 1997, un parjure est mis en abyme

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On trouve chez Freud, dans ses textes, une récurrence impressionnante du chiffre sept

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"Il y a du secret" - un secret sans contenu, hors d'atteinte, intraitable, dont nous ne pouvons témoigner que par l'expérience de son tracement performatif

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Khôra, lieu de tout site, fait raconter des histoires au sujet de ce qu'elle reçoit, mais ne devient elle-même l'objet d'aucun récit : son secret sans secret reste impénétrable

 


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