Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
Sur l'hétérothanatographie, néologisme derridien                     Sur l'hétérothanatographie, néologisme derridien
Sources (*) : "La vie la mort" : graphies d'alliance               "La vie la mort" : graphies d'alliance
Pierre Delain - "Après...", Ed : Guilgal, 2017, Page créée le 21 sept 2019

 

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Derrida, la vie, la survie

[(Moi qui survis, je peux raconter ta mort : Hétéro ou allo-thanato-graphie]

Derrida, la vie, la survie
   
   
   
Orlolivre : conjuguer vie et mort, sans les opposer Orlolivre : conjuguer vie et mort, sans les opposer
                 
                       

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L'allothanatographie est introduire une première fois par Jacques Derrida à propos du "pas au-delà" de Nietzsche, qui ne signe son autobiographie qu'à condition de se dédoubler, de distinguer sa vie et son œuvre (Otobiographies, p73). En se posant lui-même dans une logique thanatographique, comme s'il était déjà le commentateur posthume de lui-même, Nietzsche présente sa propre mort comme la mort d'un autre. C'est aussi ce qui arrive à Freud quand il est confronté à sa propre maladie (1923), à la mort de sa fille Sophie (1920) et quelques années plus tard de son petit-fils Heinerle (1923). Dans Spéculer sur "Freud" (La Carte Postale p291), Derrida se sert du mot hétérothanatographie à propos de l'annonce de son cancer en 1923. La perte d'un enfant est absolue, irrémédiable, et évoque inexorablement sa propre mort. D'après une correspondance, ce serait la seule occasion où Freud aurait pleuré. Au-delà de l'identification à son petit-fils (le deuil dit réussi), au-delà des circonstances, il fallait que Freud porte, dans son écriture, les personnes disparues. Elles vivraient par lui, par son œuvre à lui, au-delà du principe de plaisir. En vivant la mort de l'autre, il ouvrait d'autres lieux à leur survie. L'alliance hétérothanatographique, c'est celle d'un vivant avec une œuvre écrite vécue comme un objet dont le deuil est impossible. D'un côté on ignore qui sera le vivant qui la fera vivre, et d'un autre côté cette œuvre, signée Sigmund Freud, se présente comme un corpus déterminé, un ensemble de livres, un cadavre.

Cette position n'est-elle pas aussi celle de toute tentation ou tentative scientifique, y compris dans la biologie? Le scientifique ne peut faire face aux mécanismes du vivant qu'avec son désir.

On peut rapprocher cette hétérothanatographie du vers de Paul Celan extrait de son poème Grande voûte incandescente, tel qu'il est analysé par Derrida dans Béliers : Die Welt ist fort, ich muss dich tragen. Avant d'être moi, je porte l'autre, dit le poème. C'est le poème qui parle de lui-même, s'autodésigne, dit "je", se confie à la garde d'un autre qu'aucun monde ne peut plus soutenir. La bouche parlante est celle de l'aphorisme qui dit au lecteur : Il faut que je te porte. Pour le soutenir, il n'y a rien d'autre que ce poème. Il en est ainsi du texte de Freud, de son œuvre : il s'agit de faire porter, par d'autres, la mémoire de ses enfants morts : son œuvre, son petit-fils, sa fille.

Mais ces deux hétérothanatographies n'en restent pas là. Un Derrida ventriloque de Nietzsche et de Freud invite à une autre alliance, un autre pas (autohétérobiothanatographie).

 

 

 

"Pour pouvoir comprendre la moindre chose à mon Zarathoustra, on doit peut-être se trouver dans une condition voisine de celle où je suis - avec un pied au-delà de la vie" [Nietzsche]. Un pied, et par-delà l'opposition entre la vie ou le mort, un seul pas. La signature de l'autobiographie s'écrit de ce pas. Elle reste un crédit ouvert sur l'éternité et ne renvoie à l'un des deux je, contractants sans nom, que selon l'anneau de l'éternel retour. Cela n'empêche pas, le permet au contraire, que celui qui dit "Je suis midi en plein été" (Pourquoi je suis si sage) dise aussi "Je suis un double" : et donc je ne me confonds pas, pas encore avec mon œuvre. Il y a là une différance de l'autobiographie, une allo- et thanatographie. Dans cette différance s'énonce justement, à nouveaux frais, la question de l'institution et de l'institution enseignante. C'est à elle que je voudrais introduire" (Derrida, Otobiographies, pp69 et 73).

"Si nous voulons entrelacer dans un autre style, avec d'autres questions, les réseaux d'une lecture dite "interne" des écrits sur la vie la mort, ceux de l'autobiographie, de l'autographie, de l'autothanatographie, et ceux du "mouvement analytique" en tant qu'ils en sont inséparables, il faut au moins commencer par repérer dans la lecture dite hâtivement "interne" les lieux structurellement ouverts à la traversée des autres réseaux. Ce qui est apparu ailleurs du supplément parergonal implique non seulement la possibilité mais la nécessité d'une telle traversée, avec tous les paradoxes dans lesquels on engage alors les motifs du cadre, de la bordure, du titre et de la signature. Cela concernait le bios dans sa portée autobiographique. Elle pourrait bien virer d'un instant à l'autre vers l'hétérothanatographique, si nous échappait des mains ce que nous croyons encore tenir sous le nom d'écriture." (La Carte postale, Spéculer sur "Freud", pp290-291).

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Propositions

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Il y a du mal à vouloir réduire la vie à l'objet scientifique de la biologie ou de la biographie, car elle ne fait pas face à la mort : avec son désir, elle est partie prenante du champ investi

 


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