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Derrida, la mort                     Derrida, la mort
Sources (*) : Derrida, la philosophie               Derrida, la philosophie
Jacques Derrida - "Donner La Mort", Ed : Galilée, 1999, pp31-32

 

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Pour Platon, le moment de la mort est celui de la philosophie même : quand l'âme, ne se rapportant plus qu'à elle-même, se sépare du corps

   
   
   
               
                       

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Dans le Phédon (65), le jour même où il va recevoir la cigüe, Socrate explique que pour accéder à ce qui est juste, rien que juste, à ce qui est beau, purement beau, ou à ce qui est bon et seulement bon, il faut que l'âme se détache de tout ce qui est corporel. On ne peut pas accéder à ce qu'il y a de plus vrai par la force ou la sensation, mais seulement par le plus haut degré possible de connaissance. Par la pensée seule, sans mélange, par le raisonnement, par la philosophie, l'âme peut exister en elle-même et par elle-même, indépendamment du corps (66e). Tant qu'on est vivant, il faut avoir commerce avec le corps; pour être le plus près possible de la connaissance, il faut se séparer de cette folie corporelle. Alors seulement l'âme se rassemble en elle-même. C'est cela qui permet à Socrate d'envisager la mort comme un espoir, une délivrance. Après sa mort, sa pensée sera purifiée du corps. On peut trouver étrange, ou risible, que le philosophe désire se rapprocher le plus possible du fait d'être mort, et c'est pourtant ce que dit Socrate à son interlocuteur. "C'est donc que ceux qui, au sens droit du terme, se mêlent de philosophie, réellement s'exercent à mourir". Si le philosophe se dirige volontairement vers l'Hadès, c'est parce qu'il est amoureux de la pensée (Phédon, 68a). Rencontrer la pensée dans sa pureté est pour lui une joie (mais pas corporelle).

 

 

Socrate accepte qu'on lui donne la mort, "il donne sens à sa mort et en prend en quelque sorte la responsabilité" (Derrida, Donner la mort, p27). C'est pour lui le chemin de l'éternité, qui mène au "soleil du bien" (Patocka). Il faut, pour accomplir cette conversion, renoncer aux mystères traditionnels, aux anciens cultes orgiaques qui étaient, eux aussi, porteurs d'immortalité. Une immortalité individuelle, intérieure, responsable, remplace des cultes irresponsables, démoniques. Mais l'orgiasme n'est pas supprimé. La philosophie doit travailler à subordonner l'Eros, à discipliner les mystères exotériques et ésotériques. Il faut s'exercer à la mort, en prendre soin, veiller sur elle, méditer sur la meilleure façon de la recevoir, et enfin la donner, se la donner. Pour que l'âme se rassemble sur soi, il faut fuir le corps. Platon nous met sur le chemin d'une conscience qui garde un secret. Jacques Derrida insiste (p30) sur cette dimension du secret rejeté d'un côté (le corps) dans le mystique ou le cryptique, et de l'autre côté (l'âme) dans l'Hadès, car "séparation plus invisibilité, ce sont bien les conditions du secret" (p30). L'âme ne se rassemble en elle-même que dans l'exercice de la mort, et c'est alors que la philosophie lui arrive. Pour accéder à cette liberté, il faut vaincre les tentations du corps, triompher de la vie, ce qui oblige le philosophe à être aussi un thaumaturge, un magicien - paradoxe que souligne Patocka.

 


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