Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
(Ir)responsabiliser le démonique                     (Ir)responsabiliser le démonique
Sources (*) :              
Jan Patocka - "Essais hérétiques sur la philosophie de l'histoire", Ed : Verdier, 1990, p158

 

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[Le démonique, cette dimension inconnue qui fait irruption et nous pousse à fuir notre responsabilité, prend aujourd'hui la figure de la science, la technique et la production]

   
   
   
                 
                       

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Dans l'article qu'il intitule "La civilisation technique est-elle une civilisation de déclin, et pourquoi?", Jan Patocka ne répond ni oui ni non à cette question. Il évoque l'émergence du démonique, cette Force (c'est lui qui l'écrit avec une majuscule), qui est "bien davantage que le corrélat d'un comportement humain". Le démonique est à la fois quelque chose d'ancien, qu'on rencontre déjà dans l'œuvre de Platon, dans la poésie épique, la tragédie et la philosophie grecque, et quelque chose des "Temps Modernes" (Patocka écrit vers 1989), l'époque de la civilisation industrielle, de la performance, du progrès inouï, de la toxicomanie, de la libération des mœurs et des catastrophes écologiques (prévisibles). Pour le définir, Patocka fait la liste des événements disparates qui font fuir devant la responsabilité : l'exceptionnel, l'extraordinaire, la fête, l'érotique, l'orgie, le ravissement, la terreur sacrée, la thaumaturgie, l'alchimie, l'enthousiasme politique, le conflit (polemos), etc. Chaque fois que nous faisons l'expérience d'un oubli de la vie responsable - c'est-à-dire d'une vie de travail, d'auto-asservissement, d'enchaînement aux cycles vitaux, d'économie, même si la manière d'être responsable n'est pas définie, chaque fois que nous surmontons la quotidienneté, nous posons la question du démonique.

Avec son mythe de la caverne, Platon a tenté un retournement des mystères traditionnels et de leurs cultes orgiaques. Il a voulu, par sa pensée du Bien et sa théorie de l'immortalité de l'âme, subordonner l'orgiasme à la responsabilité. Même l'Eros, ce grand daimôn, devenait un moyen d'ascension vers le Bien. Cette mythologie lumineuse de l'âme, cette pensée de la lumière sans ombre, est "dépassée" par le christianisme sous la forme du souci du salut. Mais le drame intérieur chrétien n'apporte pas de solution, c'est un temps d'éclipse qui débouche sur la modernité.

Les sciences mathématiques sont ambiguës. D'un côté, par leur efficacité, elles participent de l'économique, mais d'un autre côté, ce sont des forces dévastatrices. La science qui nie la nature ne peut pas se justifier comme activité sensée, elle est une manifestation du nihilisme moderne. La révolution industrielle, le machinisme et la technologie prolongent ces tendances. Elles se présentent comme un monstre froid, une pesante source d'ennui, mais ces forces d'inertie masquent leur origine démonique qui se manifeste par les guerres de libération, les crises révolutionnaires, les revendications, la société de consommation et, d'un autre côté, les actes de cruauté ou les bombes nucléaires.

Comment dépasser à la fois la quotidienneté et l'orgiasme? Il faut poser la question de l'errance de l'homme en-dehors de lui-même. Il n'est pas chez lui dans le monde, il y est en débordement. Il contribue à libérer des forces cosmiques emmagasinées depuis l'éternité, et les exploite. Non, la civilisation moderne n'est pas en déclin, mais elle n'a pas de solution. Il ne peut y avoir de solution qu'en posant les problèmes, en problématisant, en éprouvant ce quil appelle le retrait de l'Être comme tel. C'est, selon lui, la tâche de la philosophie.

 

 

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Propositions

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Le démonique appartient à un espace de non-responsabilité où religion et subjectivité, comme injonction de répondre de soi, de l'autre et devant l'autre, n'ont pas encore résonné

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L'histoire apparaît là où l'"aretê" - l'excellence de l'homme qui vit pour autre chose que pour le simple fait de vivre - peut se faire valoir par la loi de la cité, qui est "polemos"

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Le monde pré-historique est celui d'avant la problématicité, avant que le retrait ne soit éprouvé comme tel; à chaque époque, l'être se retire, l'étant apparaît selon d'autres modes

 


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