Derrida
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"Glas", texte en double colonne                     "Glas", texte en double colonne
Sources (*) :                
Eden Amador - "A Premature Ejaculation to Derrida's Glas", Ed : -, 2015, Page créée le 4 octobre 2016

A Premature Ejaculation to Derrida's Glas (Eden Amador, 2015) [APETDG]

   
   
   
                 
                       

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Voici un texte tout à fait étonnant sur "Glas", publié le 21 novembre 2015 sans mention d'éditeur (mais avec un ISBN), ni pagination, signé d'un joli pseudonyme, Eden Amador. L'homme qui écrit (sur ce point, il n'y a guère de doute) est gay (guère de doute non plus), ne nous laisse rien ignorer de sa passion pour le porno, de ses difficultés avec Papa et Maman, depuis les fessées jusqu'à l'incontinence urinaire, et d'autres détails plus ou moins avouables. Mais justement, justement pour cela, c'est peut-être, j'ose le dire, l'un des textes les plus pertinents jamais écrits sur "Glas", même en tenant compte de "Glassary" de John P. Leavey, (1986), de "Saving the Text" de Geoffrey Hartman (1981) et du récent numéro spécial édité par Mairead Hanrahan, "Resounding Glas".

Donc, que disent les 83 pages de ce texte (je les ai comptées)? Que le dit Eden Amador ne lit pas ce texte sans le cosigner, dans une relation maître / esclave où c'est Derrida qui occupe la place du persécuteur adoré qui empêche la philosophie conventionnelle d'advenir. Dans "Glas", il est sans cesse question de famille, ce qui permet au lecteur de faire étalage de ses fantasmes, et aussi de témoigner de la jouissance que ce texte lui a procurée. Enfin! C'est un texte qui fait jouir, il fallait le dire, même si ça prend la forme d'une interminable séance de cure, d'un déclaration lancinante de douleur à propos du suicide paternel ou de l'"identité" du gay. Derrida a parlé d'invagination, mais n'a rien dit sur la vessie : une lacune comblée par Eden Amador. Il ne s'agit jamais dans son texte de la vessie en général, mais de sa vessie. L'amour, l'esprit, l'érection, l'organisme ou le christianisme ne sont pas impersonnels. Ce ne sont pas des abstractions. Il ne peut lire "Glas" qu'en faisant prospérer son pénis, après avoir reçu quelques coups de fouet de Kierkegaard ou de Nietzsche. Une de ses chances, que tout le monde ne partage pas, c'est qu'il a pu s'identifier à Genet en le lisant. Sans cela, "Glas" ne l'aurait peut-être pas autant travaillé à même le corps et n'aurait pas autant libéré sa parole. Il ne nie pas ses filiations, mais il ne craint pas de saboter toutes les sécurités en l'exhibant. L'essence est barbue, dit-il, mais la femme est comme le gay, elle n'y accède qu'en se rasant les jambes, et lui, the "world's first gay philosopher", il y accède par une métaphysique de l'érection ou de l'éjaculation précoce, une chose qui vient sans prévenir, sans qu'on puisse la contrôler, et sans même qu'on puisse borner la différence des sexes. Qu'arrive-t-il si les pénis fleurissent et les vagins se phallicisent? "When I drink cofee and read Derrida late in the night, I become a genius via my own contract". Voilà comment il faudrait lire "Glas", la seule façon vraie de le lire : devenir un génie, c'est-à-dire en même temps une pute (whore). Si par cette lecture tu ne deviens pas un génie, alors abstiens-toi. Mais si par cette lecture tu cherches la vérité sur toi-même, abstiens-toi aussi. Il faut de l'angoisse sadomasochique pour lire "Glas", il faut pouvoir jouir de cette torture et de cette masturbation, il faut de l'audace pour se laisser intoxiquer, il faut un corps éthique qui s'y consume, un corps factice avec poils, estomac, odeur et une queue de la taille d'un morse. Chaque fois qu'il comprend Derrida, c'est pour perdre ses mots. Il ne cherche donc plus à le comprendre, mais à la prolonger. Il en est jaloux, il voudrait entrer dans une compétition de gros mots, mais il n'y arrive pas. Le génie espéré se transforme en folie. Si les mondes de la libido et de l'intellect ne se rejoignent que dans les livres, qui est Eden Amador? S'il disait ce qu'il est, il ne pourrait plus devenir ce qu'il est, les portes se fermeraient. Il désirerait avoir la personnalité d'un philosophe, mais il n'est qu'un fragment de texte, une fente dans le temps qui se glisse dans "Glas", ce texte autoréférentiel de l'altérité autre, écrit par un rappeur manqué. Il faut cette explosion de liberté, cette lettre personnelle, cryptée, adressée personnellement à lui (Eden Amador) (comme à chacun d'entre nous), afin qu'il réponde à cette opération par quoi? Une éjaculation précoce, dit-il, un orgasme spontané. Il avait incorporé Derrida comme le père manquant, et voici qu'il doit s'en détacher. "At the end of the day, I don't understand a single letter of myself or Derrida". C'est la sentence finale, le verdict. "Is the answer somewhere between light and dark? Or do vaginas and penises reflect the same philosophical principles; pleasure, play, and spontaneous eruption?". Oui, il fallait l'écrire.

 

 

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Formulations à partir de ce texte (les têtes de chapitre sont entre crochets) :

 

A Premature Ejaculation to Derrida's Glas (Eden Amador, 2015) [APETDG]

 


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DerridaGlas

YM.LLM

YYA.2015.Amador.Eden

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