Derrida
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de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Lévinas : "Il faut" l'inconditionnel                     Lévinas : "Il faut" l'inconditionnel
Sources (*) : Derrida, Lévinas               Derrida, Lévinas
Jacques Derrida - "Psyché, Inventions de l'autre (tome 1)", Ed : Galilée, 1987, pp189, 192

 

Sans grace (Boccioni, 1912) -

Derrida, retrait, effacement

Emmanuel Lévinas (E.L.) ne fait pas oeuvre, il laisse oeuvrer l'oeuvre, il la laisse faire oeuvre par la "sériature", cette série de ratures ou retraits qui inscrit la trace de l'effacement

Derrida, retrait, effacement
   
   
   
Orlolivre : comment ne pas se taire? Orlolivre : comment ne pas se taire?
               
                       

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Lévinas procède par une série d'interruptions, de hiatus dans son texte. Un seul ne suffirait pas, il faut qu'ils s'enchaînent, s'entrelacent, se nouent. Ils forment des suites, des rangées, des lignées, des cordes, des lacets, des tresses - Jacques Derrida emploie à son tour la série des mots dont il est coutumier. Il faut qu'entre ces liens, entre les interruptions, l'interruption reste ouverte à la façon d'une stricture : des enchaînements qui enchaînent en sauvant l'interruption, en la gardant. Ce pourrait être, en quelque sorte, le premier temps logique : une série d'interruptions qu'il faut garder.

Si chaque interruption est aussi un retrait, une rature, alors cette série de ratures, cette sériature pour employer le néologisme derridien, pourrait être lue comme une signature de l'écriture lévinassienne. C'est ainsi qu'opérerait son écriture : par des séries de soustractions en abyme. On part d'un mot ou d'un pronom personnel, par exemple "je" ou "me voici", ou "il", et on retire sa présence, son activité (d'où la "passivité plus passive que la passivité" dont parle souvent Lévinas), sa signature, sa légitimité (respect des normes), etc. Que reste-t-il alors? Un "Il faut" qu'on ne peut attribuer à aucune présence proférable. Le "Il faut" résulte de cette sériature. Ce qui aura "fait oeuvre" dans cette sériature, c'est ce qui aura disparu (sujet, auteur, signataire, propriétaire, bénéficiaire ou encore fautif), mais aura quand même laissé une trace.

"Dire "il aura obligé" - dans cette oeuvre, compte tenu de ce qui fait oeuvre dans cette sériature - c'est non pas désigner, décrire, définir, montrer, etc., mais, disons, entracer, autrement dit performer dans l'entr(el)acement d'une sériature, cette obligation dont "il" n'aura pas été le sujet présent mais de laquelle "je" réponds ici même : me voici, (je) viens. Il n'aura pas été (un) présent, il aura fait don de ne pas disparaître sans laisser de trace. Mais laisser la trace, c'est aussi la laisser, l'abandonner, ne pas y insister dans un signe. C'est l'effacer. Dans le concept de trace, le re-trait de l'effacement s'inscrit d'avance. La trace s'inscrit en s'effaçant et en laissant la trace de son effacement dans le retrait ou dans ce qu'E.L. appelle la "surimpression" (Derrida, En ce moment même dans cet ouvrage me voici, in Psyché 1, p190).

Il en résulte un "Il" sans autorité, absolument retiré, un "il " tout autre, toujours déjà passé, qui en tant que pronom ne fait pas oeuvre, mais "laisse oeuvrer l'oeuvre" (au futur antérieur : "aura laissé oeuvrer l'oeuvre"). D'avance, le moi y est livré, corps et âme. C'est une pensée transgressive, la plus provocante aujourd'hui (p189), la plus irréductible à l'interprétation dominante de la langue, à l'ontologie.

"Allant vers l'Autre, venant du Même pour ne pas y revenir, [l'Œuvre] n'en vient donc pas, mais de l'Autre qui l'invente. Elle fait oeuvre dans le re-trait qui re-marque ce mouvement hétéronome. Le re-trait n'est pas unique bien qu'il remarque l'unique, mais sa sériature est unique. Non pas sa signature - "il" soussignant sous-scellé - mais sa sériature" (Derrida, En ce moment même dans cet ouvrage me voici, in Psyché 1, pp192-3).

 

 

Cette série de ratures ou série de retraits peut-elle être lue comme la matrice de l'inconditionnel? Ce qu'elle laisse venir, Derrida le nomme, utilisant un mot de Lévinas, la passée. C'est le commencement du passage au féminin : en se retirant, ici même, de l'interprétation dominante de la langue, on laisse le tout autre, toujours déjà passé, pré-originaire, an-archique, irréductible à l'ontologie, se charger d'énigme et contaminer le dit, comme dans le Cantique des Cantiques, quand la voix qui dit "laisse-moi" se fait féminine. C'est ce qui fait que l'Oeuvre, quoique signée Emmanuel Lévinas, ne lui revient jamais.

 


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