Derrida
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Sources (*) :              
Rosalind Krauss - "Le photographique, Pour une théorie des écarts", Ed : Macula, 1990, pp32-35

 

Charles Debureau, mime et photographe (Adrien Tournachon, 1854) -

En dédoublant (à la façon d'un mime) les signes produits par la lumière, la photographie les rend intelligibles

   
   
   
                 
                       

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Charles Debureau mime le photographe qui se trouve en face de lui. Prend-il aussi une photo? Probablement pas, puisqu'il n'est qu'un mime. Sa fonction à lui, c'est uniquement d'imiter celui qui, en face de lui, prend réellement une photo. Conscient d'être regardé, il se produit comme celui qu'on regarde et qui entre en relation spéculaire avec (1) le (vrai) photographe (2) le spectateur et (3) le voyeur qui, un siècle et demi plus tard, regardera cette photographie.

Pour faire sens, cette étrange mise en scène suppose une série de redoublements :

- la trace physiologique du mime est enregistrée et dédoublée.

- cette trace lumineuse est esthétisée, comme on le voit à la série complexe des ombres qui se projettent sur le mur, sur les vêtements blancs et sur le corps. Ces ombres sont perçues et aussi lues par le voyeur. Cette projection reprend à son compte différents stéréotypes issus de l'histoire de l'art.

- le visage, blanchi par le maquillage et une lumière crue, se détache comme un masque. Il prend ses distances avec la physionomie du mime (le visage personnel de Charles Debureau), et apparaît comme signe.

- la main, dans un geste conventionnel, montre l'appareil photographique.

- Debureau est à la fois sujet et objet de son propre enregistrement. "La ligne qui relie sujet et objet se retourne sur elle-même pour finir et recommencer au même point" écrit Rosalind Krauss. Si Debureau jouait une simple scène (sans être photographié), il ne ferait que jouer le personnage du photographe; mais comme il est photographié, son image est spécularisée : elle intègre un miroir.

L'image, comme ensemble signifiant, dépasse le simple statut du jeu du mime. Par les moyens de la photographie, elle recrée du sens.

 

 

A l'époque où cette photo a été prise, Adrien Tournachon et son frère Gaspar-Félix Tournachon, dit Nadar, travaillaient ensemble. Leur suite d'images appelées Têtes d'expression de Pierrot a obtenu la médaille d'or dans la section photographique de l'Exposition Universelle de 1855.

 


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