Gilbert Simondon parle de l'objet technique. S'il est trop adapté à son environnement, trop spécialisé (hypertélie), il risque de devenir inadapté. La solution à ce problème réside dans son influence sur le milieu (le fond). Le milieu associé n'est pas exogène; il est créé par l'objet (la forme) qui s'auto-conditionne. L'objet (forme) qui s'adapte constamment à son environnement (fond) ne fonctionne plus comme une abstraction, mais "se concrétise". Dans ce processus, le fond semble marginal, mais ce n'est qu'une apparence. C'est lui (le fond) qui porte le dynamisme, c'est lui qui est le réservoir des tendances avant même que les formes n'existent à l'état séparé. Quand des inventions apparaissent, c'est le système des virtualités (fond) qui prend en charge le système de l'actualité (forme). Un système unique se crée où les forces ne deviennent actives que quand elles s'organisent par rapport au fond. Le fond fournit les conditions de fonctionnement, les informations, l'unité homéostatique. Il est le siège des auto-régulations.

Le détachement de l'objet-forme par rapport au milieu-fond suppose que cet objet soit conditionné par l'avenir, ce qui ne peut se produire que si des inventions se succèdent continuellement (imagination créatrice). En se détachant du fond, les outils et instruments gagnent une disponibilité, une mobilité qui leur permet de rencontrer n'importe quel fond. Mais alors la forme et le fond deviennent étrangers l'un à l'autre. Pour les rapprocher, il faut des nouveautés (le progrès).

On peut comparer ce processus à l'inconscient freudien, qui fonctionne comme le fond psychique sur lequel les formes conscientes se détachent, et aussi à la matière vivante, qui est le fond qui relie entre eux les organes. Sans milieu associé, ces derniers n'auraient pas de consistance interne.

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Propositions

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