Certains organes de l'homme (la main, la phonation, l'écoute), n'ont pas de finalité précise. Leur fonction n'est pas déterminée à l'avance (omnivalence). Grâce à eux l'humanité évolue en transformant ses langages et ses techniques, sans avoir à changer son corps. Alors que les spécialisations fonctionnelles, chez les animaux comme chez les professionnels, induisent des hiérarchies linéaires, des rivalités et des luttes de pouvoir, les nouvelles technologies (informatique, biotechnologie, nanotechnologie) n'ont pas de finalité prédéterminée. On ne sait pas à l'avance ce qui en sortira. L'hominescence, brusquement relancée au 20ème siècle, ouvre l'éventail. L'homme y apparaît pour ce qu'il est : ouvert à tous les possibles (totipotence). La technique ne déshumanise pas l'homme, au contraire, puisqu'elle exploite sa principale caractéristique, l'omnivalence.

La diversité du vivant cohabite avec la pluralité des langues et le multiculturalisme. Les autres vivants changent de corps et d'espace, par mutation et sélection. L'homme, lui, différencie ses cultures comme il compose de la musique. Sous la diversité, la blancheur de l'errance.