L'histoire de l'art étudie des supports de représentation, mais elle-même pratique la représentation. En expliquant et commentant les oeuvres, elle les représente. Elle donne à l'art une histoire douée de sens. Elle construit un récit et propose des prophéties autoréalisatrices où les artistes sont des héros et les oeuvres des événements. L'oeuvre se pose par rapport à son référent (un objet ou une idée), et l'histoire de l'art la redouble en la transposant dans un système verbal. Cette histoire perd son unité et se scinde en théories difficiles à réconcilier.

Quand l'art se construit sur le modèle d'un texte et déconstruit l'unité antérieure de l'oeuvre, toute la construction s'effondre. L'oeuvre équivaut à un acte de déconstruction. Elle combine ou détourne des signes hétérogènes. Les points de vue et les théories se multiplient. La vision savante, unifiée, disparaît. Une crise de la représentation de l'art redouble la crise de l'art.

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Propositions

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