Le texte La dissémination, commentaire des Nombres de Sollers, est publié en 1969 dans Tel Quel dans une première version, puis en 1972 dans le recueil auquel il donne son titre. Il se termine sur un rapprochement entre les concepts développés dans ce livre (l'espacement, l'hymen) et une Cabale lourianique qui aurait été (selon Derrida), athée depuis le début.

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Moshe Idel (in Judéités, Questions pour Jacques Derrida, Ed Galilée 2003 pp133-156) remarque que l'article sur La dissémination paru en 1972 dans le recueil du même titre prouve que Derrida avait, à cette date, lu les écrits de Gershom Scholem sur la Cabale. Il cite deux aspects par lesquels Derrida s'inspire, selon lui, de la Cabale : l'affirmation selon laquelle il n'est rien en-dehors du texte, et la juxtaposition d'une pensée juive et d'une approche philosophique.

Jacques Derrida atteint 40 ans en 1970. C'est l'âge minimal recommandé par les Sages pour commencer à s'intéresser à la Cabale. D'autres que lui (par exemple le peintre Morris Louis) auront basculé à cet âge-là.