Adami ne récuse pas le mot de "mystique" (p34) pour désigner une conception autre de la culture dont il dit qu'elle est entrée en lui sous forme crise au début des années 70 (prenant peut-être la suite de la voix qui, à l'âge de 12 ans, l'a appelé à dessiner).

Quelle crise? Celle de l'art occidental. S'il a modifié son style, c'est pour accueillir quelque chose, que nous appelons ici le sans-voix (et qu'il appelle Dieu - p70). Adami a commencé à peindre à l'âge de 12 ans, au moment où il est entré chez les Jésuites (il regrette encore de n'avoir pas entamé une carrière ecclésiastique - p13). Il n'avait que 16 ans quand il a rencontré Kokoschka, ou plus précisémént son Prométhée, toile également mystique quoiqu'à peine religieuse.

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La double question serait : en quoi consiste la crise de l'art à laquelle Adami fait allusion? Et en quoi une réponse mystique corresponderait-elle à cette crise, à supposer que la peinture d'Adami soit vraiment mystique?

Ce que j'entends ici par mystique est, selon les mots d'Adami : la peinture pense. La pensée qui ne passe pas par les mots se révèle à lui par l'acte du dessin et à nous, spectateurs, par sa contemplation. L'art sans-voix est le genre de pensée qui se passe de discours, et appelle un Dieu qui s'exprime par la couleur et la forme et se fait entendre par le rythme.