Ils vivaient au début du 16ème siècle, après la découverte du nouveau monde, de l'imprimerie, la révolution copernicienne, etc..., dans des conditions qui leur permettaient de prendre un peu de distance avec les persécutions du la fin du 15ème siècle (expulsion des juifs d'Espagne en 1492), contrairement à leurs prédecesseurs comme Isaac Abarbanel par exemple qui espérait que le messie arriverait en 1503 pour apporter un peu de soulagement aux juifs dans le monde réel (Abravanel est mort en 1508 après la date qu'il avait prévue pour l'arrivée du messie). Le Maharal est né en 1512 et mort en 1609. Isaac Louria est né en 1534 et mort en 1572.

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Le Maharal est un grand maître de la Renaissance. Il cherche à intégrer la signification du destin juif dans une théorie universaliste de l'histoire.

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Ci-contre la tombe d'Isaac Louria, à Tsefat (Israël).

Il y a un changement de perspective. On passe de la politique à la théologie, de l'histoire à la théologie de l'histoire. Le Maharal réhabilite les midrachim et la haggada. Il préfère partir de légendes et de récits plutôt que d'un exposé analytique. La haggada nait de l'exil et jaillit de l'expérience. La souffrance d'Israël y prend une dimension cosmique. L'homme y est libre d'agir. L'acte moral vient au premier plan à la place de l'eschatologie. Le calcul de la date de l'arrivée du messie cède la place à une pensée plus ouverte, une éthique qui répond au silence de dieu, un humanisme plus proche de la pensée biblique originelle, plus sensible au vécu concret, particulier. La vie juive tente dans ce monde de réaliser le monde à venir.