Dans la vie professionnelle, on occupe de moins en moins une place fixe dans une structure hiérarchique. Chacun doit comparer, réguler, communiquer, organiser son activité. Chacun doit se coordonner avec autrui d'une façon incompatible avec l'univers bureaucratique.

Quand je consulte des encyclopédies, je vais les chercher l'une après l'autre, c'est elles qui sont fixes et moi qui cherche. Quand je fais une recherche sur Internet ou sur CD, je suis un point fixe devant mon écran, je clique et le texte semble se déplacer.

Si l'on généralise le raisonnement, alors l'Internet implique une contre-révolution galiléenne, un retour du moi avec ses signes, son corps et son vécu. Tout s'organise de nouveau autour du sujet, comme si le monde tournait autour de lui.

Alors que le téléphone lie un à un et la télévision lie un à tous, le cyberespace lie tous à tous.

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Selon Paul Mathias, l'Internet entraîne une nouvelle révolution copernicienne (la quatrième) : celle qui nous fait perdre de parole devant l'écran et les réseaux.