Le titre de cette conférence sur la théologie négative est : "Comment ne pas parler?". On appelle "théologie négative" une pensée qui définit Dieu par ce qu'il n'est pas : sans image, sans lieu, sans présence, sans être, voire même sans nom, aucun prédicat ne peut la caractériser. Mais, malgré tout, fait observer Derrida, on en parle. Le discours dit apophatique n'a peut-être aucun sens, mais le seul fait qu'il ait lieu est déjà un événement. En parler, même pour ne rien dire, c'est déjà briser le secret, car un secret simplement évoqué n'est déjà plus un secret. Or cet événement est lui-même, dit Derrida, la trace d'autre chose.

"Il est toujours possible d'appeler Dieu, de nommer du nom de Dieu cette origine supposée de toute parole, sa cause exigée" écrit Derrida. Ce qui est nommé, ce vers quoi se tourne la prière, cest la trace d'un événement singulier, d'un référent absolu : le don du don qui, dans le langage chrétien, revient à Dieu.

David baptise Jerusalem (enluminure).