Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
Rien qu'une trace, au point d'arrêt                     Rien qu'une trace, au point d'arrêt
Sources (*) :              
Geminga Dorgès - "Le rien n'a pas de nom", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 17 décembre 2005

 

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[Le point d'arrêt d'une photographie (punctum), c'est cette trace disparue, déjà morte, ce rien qui peut, sans prévenir, déstabiliser le regard]

Autres renvois :
   

Derrida, le point

   

Le sujet

   
                 
                       

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(Danel : Je me suis arrêté devant cette photo. C'était plus fort que moi).

- Geminga : Ce point, je l'appelle provisoirement point d'arrêt, je n'ai pas trouvé d'autre mot. On pourrait le prendre pour un effet de subjectivité, un artefact qui nous accroche au discours, au sens, nous oblige à croire aux figures imposées du souvenir. Qu'est-ce qui nous arrête en lui? D'abord son ambivalence. Il peut, à chaque instant, nous fortifier ou nous lâcher. Mais cette ambivalence recouvre quelque chose de beaucoup plus inquiétant. Ce n'est pas son contenu qui lui donne cette liberté, ce potentiel multiple, c'est qu'il ne renvoie à rien, il n'est rien. Il n'a aucune substance, aucune réalité. Il ne reste absolument rien du monde auquel il se réfère, ni de son cadavre, ni de ses cendres. C'est ce rien-là qui, selon moi, nous arrête dans une photographie.

(Danel : Pourtant, il n'y avait rien de spécial, je ne comprenais pas de ce que je faisais).

- Carole : Tu oublies que la photographie est un mécanisme, c'est de la chimie, de l'électronique, de l'optique. Ces choses-là n'inventent rien, elles ont été, elles collent au réel.

- Geminga : Elles n'inventent rien, elles inventent le rien.

- Sandrine : Nous voyons tous des milliers de photographies, et nous les oublions presque toutes!

(Danel : J'aurais pu ne pas reconnaître son visage. Est-ce que ça aurait vraiment changé quelque chose?)

- Geminga : Presque. Il suffit d'un détail, d'un point particulier, insaisissable, un peu moins déterminé que les autres, un peu plus incertain et silencieux, pour déranger ce bel ordonnancement. Alors c'est l'autre qui arrive, l'autre irréductible, tu ne peux rien y faire.

(Danel : Je peux aussi me tromper, ce peut être le visage d'un autre, sans rapport avec elle. Mais si je me trompais, est-ce que ce serait vraiment grave? Est-ce que ça changerait quelque chose?)

- Athanasia : Il arrive que, sur une photographie ancienne sur laquelle tu tombes par hasard, un visage, un regard, t'impressionne particulièrement. Tu ne sais pas qui c'est mais tu as la certitude que cet inconnu ne t'est pas indifférent. Ce regard fixe, si étrange et insistant, où tu crois discerner la figure énigmatique d'un autre, ce n'est jamais que ton propre regard, c'est toi-même comme tu ne t'es jamais vu, toi-fantôme, déjà mort.

(Danel : Elle avait une façon de me regarder tellement étrange, tellement nouvelle).

 

 

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Propositions

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Le sujet s'accroche au discours autour du point de capiton, point d'attache où se nouent le signifiant et le signifié

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Le "ça-a-été", plus ou moins gommé dans l'instantanéité de la photo d'actualité, se lit à vif dans la durée de la photographie historique

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Ne me touchent que les photos qui renvoient à un centre tu, enfoui en moi-même (punctum), qui vient déranger ma culture usuelle (studium)

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Le punctum d'une photo est un détail, un objet partiel qui lance le désir au-delà de ce que l'image donne à voir

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Pour qu'une photo s'adresse à moi, il faut que le Référent, ce point de singularité absolue de l'autre (punctum), qui ne regarde que moi, ce soit aussi moi ayant déjà été mort

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En photographie comme pour toute image, l'adhérence du référent ne se rapporte pas à un présent ni à un réel, mais à l'autre, chaque fois différemment

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Un concept peut être souple et rigoureux, sa fécondité performative restant insaisissable, fantomatique, toute autre, comme le "punctum" de Roland Barthes

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Dans la dilution générale, même la musique perd ses appuis sous les doigts stupéfaits du musicien

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Le point de cri est le trou noir vers lequel converge la fiction

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Par un cri de femme commence l'univers!

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On entend doublement les mots : par leur son et par leur sens

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Le point central du néant est le point primordial du commencement : pensée directrice qui jaillit de la volonté abyssale

- Geminga : Tu me demandes de décrire des figures de ce rien. En voici un exemple : un cri de femme qui ne s'adresse à personne, un cri jeté sans attente, sans but ni projet, dans le néant. Ce cri est une fiction, un trou noir, un neir, une trouée dans laquelle, avant toute naissance, commence l'univers.

- Sandrine : Oui, peut-être. Mais une photographie, me semble-t-il, est toujours muette.

- Geminga : Aussi muette que ce cri est silencieux.

 


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