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Derrida, le pardon                     Derrida, le pardon
Sources (*) :              
Jacques Derrida - "Séminaire 1997-98 "Le parjure et le pardon" Volume 1", Ed : Seuil, 1997, p32

 

-

L'expérience du pardon suppose un Qui (le fautif) et un Quoi (la faute), sans qu'on puisse les dissocier ni même peut-être les distinguer

   
   
   
               
                       

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Dans les formulations du pardon, Je te demande pardon, Pardonnez-moi, Je t'en prie, etc., il y a un je, et aussi un tu ou un vous.

- Qui demande pardon ? Le je n'est pas une instance simple, il peut être démultiplié, contradictoire, différencié. L'instance concernée doit avoir le droit de demander le pardon, et aussi le pouvoir; elle n'est pas nécessairement celle qui, consciemment, dit je.

- À qui la demande est-elle adressée ? À quelqu'un, qui peut être un individu singulier, un collectif de citoyens, ou autre. Peut-on demander pardon à plus d'un, à un groupe, au nom d'un peuple, d'une communauté, d'une institution ? À un autre que l'autre singulier ? Qui serait alors habilité à répondre à cette demande ? Il n'y a pas de réponse, c'est une aporie.

- Pour quoi le pardon est-il demandé ? Quelle faute, quelle offense, quel tort, quel mal ? "Pardonne-t-on à quelqu'un ou pardonne-t-on quelque chose à quelqu'un ?" demande Derrida. Le moment de la faute étant passé, ce qui hante la demande de pardon n'est pas figé, déterminé. Plus loin dans le séminaire (p45), il fait observer que la mention du fait (ce qui est arrivé) ne suffit pas pour qu'un pardon soit possible. On ne demande pas pardon pour un tremblement de terre. Il faut un méfait, un acte déterminant une victime et un responsable. Le fait n'est pas dissocié de l'auteur, le Quoi n'est pas dissocié du Qui. L'expérience du pardon ne peut pas être objectivée dans un récit univoque. Quand le pardon s'énonce, performativement, on ne peut plus dissocier le Qui du Quoi.

Otto Keller peu avant sa confession dans le film d'Alfred Hitchcock, I confess (1953). (À celui qu'il a tué, il ne peut plus demander pardon).

 

 

Le rapport à un temps linéaire, qui est de l'ordre du Quoi, ne peut suffire pour définir le pardon. Il faut aussi un Qui - de l'ordre de la singularité, de l'événement. Mais sans doute l'un ne va-t-il pas sans l'autre.

Dans sa réécriture de cette séance de séminaire parue sous le titre "Qu'est-ce qu'une traduction "relevante"?, Derrida compare le pardon avec un "lieu de traduction pure" (Cahier de l'Herne 2004 p574), pour aussitôt marquer son hésitation, car cette interprétation pourrait "trop vite effacer la nécessité de la personne singulière, de la personne pardonnante ou pardonnée, du "qui" irréductible à la qualité essentielle d'une divinité, etc". Il faut imaginer, idéaliser un lieu de "pur pardon" ou de pure relève pardonnante - mais il n'y en a pas (s'il y en avait, ce serait un pur "Quoi").

 


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