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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Blanchot : Il faut écrire                     Blanchot : Il faut écrire
Sources (*) :              
Maurice Blanchot - "De Kafka à Kafka", Ed : Folio-Gallimard, 1981, pp54-56 - La littérature et le droit à la mort

 

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L'oeuvre traduit, au bord du néant, cette puissance impersonnelle qui ne laisse ni vivre ni mourir, cette mort sans mort dont l'écrivain ne peut surmonter l'irresponsabilité

   
   
   
               
                       

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La parole nie ce qu'elle nomme. Si je parle d'une fleur ou d'une femme, je nie l'existence de cette fleur ou de cette femme, je relègue son image dans l'absence. Mais en les nommant, dit Blanchot (La littérature et le droit à la mort, dans Kafka après Kafka, p41), je convoque passionnément leur obscurité. Le mot qui m'est donné, avec tout ce qui l'entoure (son rythme, sa figure, le papier sur lequel j'écris, le livre) me donne plus que ce que j'en comprends. C'est la puissance obscure du langage qui "rend réellement présente les choses hors d'elles-mêmes". Il en est ainsi pour la littérature : elle se passe de l'écrivain et aussi du monde, mais par elle ce sont les choses et le monde qui persévèrent. Impuissante à révéler, elle révèle ce que la révélation détruit, elle est "ce mouvement par lequel sans cesse ce qui disparaît apparaît". Par elle, la chose meurt, mais sa mort est impossible. Aussi muette soit-elle, elle réveille le cadavre qu'elle enferme, elle fait surgir la signification à la place de ce qu'elle détruit.

L'ambiguité de la littérature, c'est qu'elle repousse dans le néant le côté non déterminé des choses. En les niant (l'oeuvre de la mort dans le monde), elle les définit, elle les rend finies, elle travaille à l'avènement du monde, de la civilisation, de la culture. Par ses mots réels, elle donne pour vivants des personnages qui existent assez pour se substituer à la vie. Mais en tant que langage particulier, oeuvre particulière dont la réalité n'est que celle du langage, elle est étrangère à toute vraie culture. Par son manque d'être, elle se rapporte à l'existence encore inhumaine. "La littérature n'agit pas : mais c'est qu'elle plonge dans ce fond d'existence qui n'est ni être ni néant et où l'espoir de rien faire est radicalement supprimé" (p55).

 

 

Pour Blanchot, ce qui se présente dans la littérature est inexplicable. "L'écrivain se sent la proie d'une puissance impersonnelle qui ne le laisse ni vivre ni mourir : l'irresponsabilité qu'il ne peut surmonter devient la traduction de cette mort sans mort qui l'attend au bord du néant" (p56). Qu'est-ce que cette puissance qui "exprime sans exprimer", qui "murmure dans l'absence de parole" et le laisse irresponsable? Un "anonymat universel, une affirmation brute, la stupeur du face à face au fond de l'obscurité" (p42). Cette force, c'est celle de l'Être [de l'"Il y a" lévinassien].

 


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Blanchot
BlanchotLitterature

HF.KKL

ULitteratureMort

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