Derrida
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Derrida, la philosophie                     Derrida, la philosophie
Sources (*) : Derrida, l'amitié               Derrida, l'amitié
Jacques Derrida - ""Politiques de l'amitié", suivi de "L'oreille de Heidegger"", Ed : Galilée, 1994, p382

 

Les 137 fragments d'Heraclite traduits par Simone Weil -

Derrida, Heidegger

A l'origine de la philosophie est la tension nostalgique qui, après le deuil d'une aimance originelle en accord avec le logos, désire le retour du sage perdu

Derrida, Heidegger
   
   
   
               
                       

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Jacques Derrida analyse le commentaire que fait Heidegger du fragment 50 d'Héraclite : Ceux qui ont entendu non moi mais le logos, sont d'accord que la sagesse, c'est : un est tout (traduction Simone Weil). Ce fragment parle d'écoute. Derrida retraduit ainsi la traduction d'Heidegger dans un texte de 1951 : "Si vous ne m'avez pas seulement prêté l'oreille, mais si vous vous tenez dans une appartenance capable d'écouter, voilà l'écoute authentique". Le logos est interprété comme un rassemblement qui associe l'écoute (Hören) et l'appartenance (Gehören). L'entente heideggerienne n'est ni acoustique, ni organique. C'est un recueillement de soi vers la parole qui nous est adressée (cette parole qu'Héraclite appelle le logos). Pour entendre, il faut écouter. Nous sommes "tout oreille". Nous pouvons entendre, mais nous pouvons aussi mésentendre, mal entendre. Pour Héraclite, l'écoute ne nous fait percevoir une harmonie que si nous répondons à la parole en entendant. Avec Platon, la pensée devra, aussi, saisir par le regard ce que nous entendons. Heidegger associe "entendre avec l'oreille" et "voir avec l'oeil", mais ce ne sont pas, pour lui, des instrumentations. "Avec" est l'accord du poète qui se tient près de l'origine.

Dans ce temps héraclitéen, "avant" toute philosophie, avant tout sujet, toute anthropologie, toute passion et peut-être même avant l'Eros, avant le désir érotique, on ne peut disjoindre l'être, le logos et l'amour. C'est ce que Derrida appelle l'aimance, un mot qui traduit le "phileîn" grec et qui renvoie à une autre formulation de Heidegger (dans Sein und Zeit, en 1927). L'"accord" d'Héraclite dans le fragment 50 (homologeîn) serait une déclaration d'amour selon l'aimance, un moment de rassemblement. Mais pourquoi faut-il rassembler? Il y aura eu scission, séparation, discorde, drame, le phileîn et le logos auront été menacés dans leur unité, l'émerveillement aura été perdu. Quelques hommes ont voulu sauver la sagesse (sophon) contre le sens commun (les sophistes, la rhétorique, les explications toutes prêtes). Ils ont pris sur eux la responsabilité du plus étonnant, cette correspondance perdue (le sophon). Et c'est ainsi, par le maintien de cette nostalgie, qu'est née la philosophie [en tant qu'accord avec la sagesse, ou amour de la sagesse]. Depuis toujours elle habite l'espace du deuil, d'une semi-surdité qui garde la mémoire d'une division. La philosophie est une tension vers la restauration d'une totalité, d'une symphonie originaire qui était déjà un lieu perdu. Elle vient après, elle pleure l'harmonie originaire, l'étant rassemblé dans l'être ("Hen panta", que Simone Weil traduit : "Un est tout"). Et c'est cette tension qui la détermine [dans un second temps] comme désir, comme Eros.

Quelle philosophie? Quel est ce moment, ce "maintenant" de la philosophie? Ce n'est déjà plus celui d'Héraclite ni de Parménide - qui n'étaient pas encore des philosophes -, c'est celui d'une tradition qui passe par Platon, Aristote, Heidegger (et beaucoup d'autres), la pensée du rassemblement de l'être. On peut interpréter le "philia" de "philosophie" comme harmonie symphonique, mais aussi comme l'effacement ou le retrait d'un usage antérieur, celui de l'aimance où la discordance est inséparable de l'union. Pour Derrida, c'est à cela qu'Héraclite renvoyait. Ce n'est plus l'harmonie avec le philein ou la nostalgie du logos qui est évoquée, c'est une "philopolémologie", une discordance (p381) ou un désajointement (p388) inséparables de l'entente.

 

 

 


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