Derrida
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Les collectes de l'Orloeuvre
   
     
Musique, corps fantôme                     Musique, corps fantôme
Sources (*) :              
Peter Szendy - "Membres fantômes des corps musiciens", Ed : Minuit, 2002, p110

 

Louis Abel-Truchet (le cafe-concert, 1904) -

Devant et derrière le chef d'orchestre, ce qui est en jeu est la fabrique d'un corps collectif

   
   
   
                 
                       

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Le chef d'orchestre détient un pouvoir magique. Devant lui, ses gestes agissent sur l'orchestre, tandis que derrière, il sert de guide à la foule de la salle. Vers l'avant, il chemine à l'intérieur de la musique. D'un coup de baguette, il anime, supprime ou ressuscite une voix. A ceux qui sont derrière lui, il ne montre jamais son visage, il tourne le dos, et pourtant c'est lui qu'on suit. Pour que son charme agisse, il faut qu'il ne se retourne surtout pas. Il pousse vers l'avant, mais c'est derrière lui qu'il fait du bruit. L'opposition devant/derrière est brouillée. (L'orchestra antique était un théatre de la transe, de la manie rituelle. Le mot a commencé par désigner l'espace, avant de désigner le collectif des musiciens, dont l'unification n'est intervenue qu'au 18ème siècle).

Son corps unifie d'un côté les membres qui jouent, de l'autre ceux qui écoutent. C'est un phénomène de conduction (le conductor en anglais), de contagion. L'ensemble forme un microcosme, un corps collectif, social, qui fabrique des représentations, des effictions. Sans ce corps érigé, debout, il y aurait un risque de discordance parmi les musiciens. Leurs corps s'espaceraient, comme ceux du public. Tout se passe comme si le chef d'orchestre exsudait la musique, comme s'il donnait naissance à cet instrument-espace qu'est l'orchestre.

 

 

Il a une capacité fragile, indéfinissable, à communiquer un fluide, à transmettre l'émotion que suscite en lui la musique, à galvaniser les corps. Tout se passe comme si c'était lui qui jouait la musique - comme par télépathie ou par magnétisme -, ce qui explique qu'au 19ème siècle, on ait souvent rejeté les musiciens d'orchestre dans l'anonymat.

 


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