Jean-Louis Comolli oppose deux logiques : le cinéma, qui joue sur la fiction, et l'information audiovisuelle, étroitement liée au spectacle et à la marchandise. Ce qu'il qualifie de cinéma documentaire [en insistant sur son appartenance au cinéma] se situe entre les deux. Il est censé fournir des informations véridiques, conformes à la réalité qu'il filme. Mais en transformant ce qui est filmé en film, il se rapproche plutôt du cinéma. Il réduit à un cadre, une durée, deux dimensions de l'écran, mais sans prétendre à l'objectivité. Le journaliste ne cache pas sa subjectivité. Il ne dissimule ni ses manques, ses tris, ni ses choix, ne présente pas ses affirmations comme des vérités pleines et entières. Il ne prétend pas donner une réponse rapide, urgente, à l'actualité.

Une partie de campagne (R. Depardon, 1974)