Arthur Danto défend la position apparemment paradoxale selon laquelle des oeuvres d'art sont encore produites, bien que la clôture de l'art soit passée. En effet pour lui, l'événement qui s'est produit vers 1980 n'est pas la fin de l'art (au sens chronologique), mais l'abandon du grand récit de l'art.

Voici la fourchette qu'il propose :

- 1400 : c'est la date retenue par Vasari vers 1550 et reprise par Hans Belting en 1998. Avant cette date, les images produites étaient plutôt des icônes, qu'on vénérait mais qu'on n'admirait pas.

- 1980 : c'est la date retenue en 1983 par Hans Belting (dans son livre "L'histoire de l'art est-elle finie?") et Arthur Danto (dans son livre "La transfiguration du banal") qui tous deux, indépendamment l'un de l'autre, en ont pris conscience à partir des années 1970. Il est vrai que la répudiation des arts du passé a commencé dès 1913 - mais l'art moderne a répudié cette répudiation [qu'on peut aussi considérer comme incomplète]. La peinture n'est pas morte, mais a quitté l'art pour aller vers autre chose, peut-être une autre forme d'art dépourvue de récit légitimant.

Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu d'art avant ou après cette période - au contraire. Cela veut simplement dire qu'aucun type d'art ne répond désormais à un impératif historique.

Ce tableau de Lorenzo Monaco (détail de Martyre du pape Caius) date des débuts de l'art (1394) - si celui-ci est considéré comme époque historique.