Alors que la tradition rabbinique évalue à 248 le nombre de commandements positifs, le Shema ne contient que 245 mots. Il faut donc en ajouter 3. Selon les circonstances ou les traditions, les mots ajoutés ne sont pas les mêmes. Soit on répète les deux derniers mots du Shema et on rajoute emet (vérité) (le premier mot du paragraphe suivant), soit on ajoute la formule "el melekh neeman" (le roi fidèle), une allusion à la emounah hébraïque. Quoiqu'il en soit, si l'on dit correctement le Shema, on peut considérer que tous les commandements ont été énoncés. Selon les règles de l'énonciation performative [qui sont aussi les règles du parler biblique], dire, c'est faire - le faire ici étant l'engagement à respecter les commandements. Tout se passe comme si la profération du Shema équivalait à la phrase : Je m'engage à appliquer les 248 commandements.

Ce passage du Livre des Nombres (15:37-41) constitue la troisième partie du Shema Israel. On peut lire ici la première partie, et ici la seconde.

Les Tsitsith sont des franges accrochées aux quatre coins d'un vêtement (le talith katan). Chacune est formée de huit cordons et de cinq nœuds. La valeur numérique du mot Tsitsith étant de 600, ajoutée aux cinq nœuds et aux huit cordons, cela fait un total de 613. Les franges sont donc une figure des 613 commandements (les 248 positifs, auxquels s'ajoutent les négatifs).