L'objet unique de cette science est le moi méditant, le moi transcendantal du philosophe. L'être de ce moi précède toute existence objective. Par la réduction phénoménologique (epokhè) et l'expérience interne que nous avons de la vie transcendantale et des particularités du moi, on peut accéder - dans certaines limites - aux a priori qui gouvernent la possibilité de la représentation ou de l'imagination. Cette expérience est celle d'un moi concret, vécu de l'intérieur, avec ses facultés, ses courants (le temps), ses tendances. Elle est absolument subjective - c'est-à-dire qu'elle écarte tout ce qui est en rapport avec l'existence du monde, tout en tenant compte des états de conscience ou intentionalités susceptible de le "viser" en tant que phénomène. Elle suppose que l'ego peut constituer pour lui-même un champ d'investigation infini, sans tomber dans la psychologie.

Cette science spéciale, apriorique, a pour objet la structure universelle et apodictique de l'expérience du moi, qui ne se réduit pas au "Je suis" cartésien. C'est un domaine immense, qui concerne par exemple la perception, la rétention, le souvenir, etc...

Dans un premier temps, on peut la qualifier d'égologie, mais elle conduira dans un second temps à une philosophie transcendantale en général, qui ouvre la possibilité d'une critique général de la conscience.