Les êtres humains ont un besoin irréductible de sécurité contre certaines menaces et certains risques variables selon les régions et les catégories sociales : pauvreté, famine, violences contre les personnes, guerres, terrorisme, dictatures, catastrophes naturelles et sanitaires, précarité, etc... La Commission sur la sécurité humaine (12 personnalités internationales désignées en 2001, qui ont remis un rapport à l'ONU en 2003, sous le titre La sécurité humaine, maintenant) la définit ainsi : "protéger le noyau vital de toutes les vies humaines, d'une façon qui améliore l'exercice des libertés et facilite l'épanouissement humain". Elle n'est pas seulement l'affaire des Etats [ou de l'ONU], mais celle de tous les individus et de nombreuses organisations qui y sont impliquées (ONG et autres).

Le problème du sentiment d'insécurité, c'est qu'il dépend des rumeurs et manipulations déclenchées par tel ou tel groupe d'intérêt qui alimente une culture de la peur dans laquelle il s'agit plus de s'en prendre à des ennemis désignés qu'à analyser ou faire face aux menaces. Il faut pour cela résister à l'embrigadement, à l'endoctrinement, aux explosions de colère ou de haine. Comment? En exigeant des individus un discours et une action idiomatiques. Les solutions toutes faites, les réponses immédiates qui ont l'apparence de la spontanéité, conduisent à sacrifier les droits de l'homme à des mesures sécuritaires d'Etat qui se rapprochent de l'état d'exception.

Pour lutter contre l'insécurité sans désigner des coupables ni s'en remettre aveuglément à l'Etat, il faut que les mots permettent de se dégager des analyses simplistes.