La mise en scène est un processus général, le plus souvent inconscient, qui atteint tous les champs d'activité. Dès qu'il y a partage, exclusion et effacement, on travaille à instituer une limite entre le réel et ce qui est mis en scène. D'un côté un ensemble naturel ou social, d'un autre côté une réalité-de-scène qui a un statut de représentation et de de doublure.

La mise en scène intervient des deux côtés. De part et d'autre, elle est une mise hors scène qui joue de la limite du cadre. Pour construire un objet filmique repérable, il faut imposer les mêmes normes des deux côtés. Tout mouvement du réel qui ne se prête pas au redoublement échappe à l'identification. On ne le reconnaît pas, on l'exclut. La normalisation n'est pas seulement intérieure à l'aire cinématographique, elle est aussi libidinale. Ce qui n'est pas rabattu sur le corps du film est éliminé du corps social et du corps tout court.