La volupté commence dans le désir érotique. Elle reste, à tout instant, désir. Elle ne comble pas le désir, car elle est le désir même. Elle ne fait pas que respirer l'impatience, elle est l'impatience même. Comme expérience pure de profanation, qui ne se coule en aucun concept, elle découvre le caché, elle l'objective, mais sans connaissance, sans plan, sans projet ni intention. Elle est comme l'amour, qui ne saisit rien.

La nudité érotique est comme une signification à rebours. C'est une expression qui renonce à l'expression et à la parole. Elle ne dit pas un sens, mais l'exhibition. Elle est fausse, sans responsabilité, comme une animalité irresponsable. Elle renvoie au visage, mais comme équivoque, secret profané. Le féminin n'est plus l'interlocuteur, mais un lieu d'allusions et de sous-entendus, qui arrache le caché à la pudeur.

Le caché - jamais assez caché - est insaisissable, au-delà du possible. Les amoureux refusent de le livrer. Mais dans la volupté, le tiers est exclu. Les amants forment une solitude à deux, une société sans langage, une communauté du sentant et du senti.