Les nouveaux utopistes ne critiquent pas la modernité (au contraire). Dans la rupture qu'ils proposent avec un 20ème siècle dont ils reconnaissent le caractère mortifère, c'est l'humain qu'ils mettent en question. Ils veulent mobiliser les forces de la science et de la technologies pour dépasser une supposée nature humaine fixe et intangible. La fin prochaine de l'humanité est une bonne nouvelle, si elle peut être remplacée par une posthumanité dont nous ne savons encore presque rien, mais dont nous pouvons commencer à décliner quelques mythes. Plutôt que de s'arracher à la nature, il faut transgresser la nature humaine et réformer le langage pour réduire son anthropocentrisme et préserver l'indétermination des êtres et des choses (abandon des principes aristotéliciens d'identité et de tiers exclu).