Dans la théorie que Lewis Mumford a développée dans son livre Technics and Civilization (1934), une longue période éotechnique se termine vers 1750, celle où l'homme occidental abandonne progressivement l'énergie humaine pour se servir d'autres forces physiques (attelage du cheval, captation du vent et de l'eau, énergie du bois) dans le prolongement de son propre corps. Cette civilisation culmine au 17ème siècle avec le transport des matières brutes et des produits de luxe. L'art y est orienté vers la description et l'introspection.

Dans une nouvelle époque, dite paléotechnique (1750-1890), l'expérience humaine est confrontée avec des puissances dont les lois ne sont pas les siennes. Seule est réelle la machine dont la force est vécue comme extra-humaine, douée d'une rationalité propre. L'imagination moderne apparaît : celle qui pousse l'homme à la conquête de phénomènes et d'instruments nouveaux (plutôt qu'à la celle des âmes par la religion ou la guerre).

A la fin du 19ème siècle, le développement des sciences de la nature, des sciences humaines et du fonctionnalisme va, selon Mumford, ouvrir un nouveau cycle (dit néotechnique) qui sera celui de la réparation, de la réconciliation avec la technique.