Derrida
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Ozzy Gorgo - "L'écranophile", Ed : Guilgal, 1988-2019, Page créée le 9 octobre 1996

 

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CinéAnalyse : En se réassurant par la voix, la parole, la mémoire

Au cinéma, la voix pure, séparée du corps, est porteuse de sainteté ("Breaking the Waves", film de Lars Von Trier, 1996)

CinéAnalyse : En se réassurant par la voix, la parole, la mémoire
   
   
   
                 
                       

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L'histoire se passe dans les années 50, ou 60, ou plus tard, ce n'est pas très clair, dans un pays nordique, à moins que ce ne soit en Ecosse. Cette ambiguité temporelle est nécessaire au film. Il ne serait pas crédible dans les années 1990. Son "lieu" (temporel) est celui d'un passage entre plusieurs modernités différentes. C'est pourquoi coexistent dans le décor, par exemple, des voitures des années 60 et la musique des années 90.

Bess, une jeune femme émotive et quelque peu névrosée, se marie avec Jan, un homme qui travaille sur la plate-forme pétrolière. Elle est vierge, elle se donne à lui, ils s'aiment.

Il repart travailler sur la plate-forme, comme autrefois les hommes travaillaient en mer. Elle est désespérée. Scène téléphonique (elle est dans une cabine et lui sur la plate-forme) : ils se déclarent mutuellement leur amour. "J'entends ta respiration, tu entends la mienne", le souffle passe. Ils font l'amour à distance. Dès cette scène, avant même l'accident, la voix de Jan apparaît à Bess comme séparée de son corps. Elle va tout faire pour réparer cette séparation, et en définitive réussir. J'en ai déduit : Le fantasme recolle la voix.

Elle est hystérique. Comment ne le serait-on pas dans ce contexte puritain, voire victorien? Elle vit avec sa famille protestante à l'époque des Lumières, et lui descend de la post-modernité, comme un ange. Ils ne réussiront à partager qu'un fantasme. Elle est femme-femme, comme on n'en fait plus.

 

 

Elle prie pour qu'il revienne, à tout prix. Elle croit dans le pouvoir de sa prière. PRIONS, dit-elle. Alors il a un accident sur la plate-forme; il revient, mais paralysé, tétraplégique. Il ne bouge plus. Il risque de mourir. Il est réduit à une pure voix (que parfois même il perd, quand on lui place le respirateur). Cette voix devient alors sur-puissante, divine. Jan est la voix et Bess l'oreille. Et quand Bess raconte, littéralement, Jan le voyeur regarde sa voix.

Elle est influençable. Toute voix l'influence, ce qui ne l'empêche pas de faire exactement ce qu'elle veut, cad ce qu'elle croit. Elle dit que sa principale qualité est que "Je sais croire". Quant à Jan, c'est un amant merveilleux.

Elle fait ce que Jan lui dit de faire : faire l'amour avec des hommes pour le lui raconter. Il faut que ce soit réel (c'est comme le porno : le fantasme ne vaut que si l'on peut se dire "ça a réellement eu lieu"). Elle est persuadée que c'est ce qui le maintient en vie. Elle pense qu'il ira mieux si elle est punie. C'est ce qui arrive : elle souffre affreusement, elle est excommuniée de la communauté.

Elle se sacrifie en se prostituant. Elle est morte de bonté : c'était une sainte.

 


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CinemaChrono

1996.VO.NTR

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RO.LKD

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zm.VonTrier.1996

Rang = YVonTrier
Genre = MH - NP