La notion de tableau présuppose celle d'un pur art de la peinture. Une telle notion apparaît entre deux dates :

1522 : Révolte iconoclaste de Wittemberg, organisée et théorisée par Andreas Bodenstein Von Karlstadt. C'est la mort symbolique de l'ancienne image, liée à une fonction cultuelle précise (liturgie) et à un emplacement donné (lieu fixe d'exposition).

1675 : Cornelis Norbertus Gijsbrechts, peintre d'Anvers, crée une toile qui représente le revers d'un tableau. C'est, selon Victor Stoichita, la naissance symbolique de la nouvelle image - le tableau - et du discours (moderne) qui l'accompagne. C'est un objet fait pour un autre type de contemplation qu'une icône. Il est caractéristique de l'Ere de l'art décrite par Hans Belting. Le tableau est lié à une intention de compréhension et d'auto-compréhension, un discours radical qui conteste le statut du tableau comme objet figuratif, tout en déployant le projet de l'objet nommé tableau. Le travail métapictural fonde la condition moderne de l'art.