Ici Solal Rabinovitch cite Lacan : "L'Autre, s'il est ce que je dis, le lieu où ça parle, il ne peut poser qu'une sorte de problème : celui du sujet d'avant la question" (Séminaire du Nom-du-père, 20 novembre 1963). Qu'est-ce que c'est, le lieu où ça parle? C'est le lieu de la voix ou des voix, celles que nous entendons dans notre for intérieur, celles auxquelles nous sommes assujettis.

Le problème, c'est que nous ne pouvons pas parler sans entendre. Cette voix sous-jacente, celle d'avant la question c'est-à-dire d'avant même que je sois capable de poser la question du Qui?, je la reconnaîs ou je ne la reconnaîs pas comme mienne, mais je n'y échappe pas. Qu'elle vienne ou non d'un lieu vide, je suis forcé d'y obéir, même quand, devenu sujet, je pose enfin la question. Ainsi la voix charrie-t-elle de la division.

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S'il y a du langage, il y a de la distinction et donc de la séparation. Mais le genre de séparation induite par la voix n'est pas celui-là. Elle ne passe pas dans le langage, mais entre le sujet et le langage - là où ça parle dans l'Autre, selon la terminologie de Lacan. Je n'existe comme sujet que par la voix, c'est-à-dire en me dissociant de ces voix qui parlent en moi et par lesquelles le langage m'a été transmis.